Le président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso a été réélu avec plus de 88% des voix, selon les résultats officiels de mardi, prolongeant ainsi ses 36 années à la tête du producteur de pétrole d’Afrique centrale malgré une crise économique prolongée.

Son plus proche rival, Guy Brice Parfait Kolelas, décédé quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, a obtenu moins de 8 %. Kolelas était en cours d’évacuation vers la France pour être traité pour le COVID-19 lorsqu’il est décédé.

Cette victoire de Sassou Nguesso, 77 ans, était attendue, au vu de son emprise ferme sur les institutions de l’État dans ce pays de 5,4 millions d’habitants. Le scrutin s’est d’ailleurs tenu alors qu’internet et les réseaux téléphoniques étaient coupés. Une pratique qui s’installe sur le continent et dont le Congo Brazzaville est le précurseur.

Le principal parti d’opposition a notamment boycotté le vote et deux autres des principaux rivaux du président congolais ont été condamnés pour des crimes après la dernière élection en 2016.

« C’est un sentiment de grande responsabilité, surtout envers les jeunes », a déclaré Sassou, vêtu d’une chemise blanche boutonnée ornée de son propre visage, à ses partisans lors d’un discours de victoire.

Sassou est un ancien parachutiste qui a pris le pouvoir en 1979. Il a perdu les premières élections multipartites du Congo en 1992 mais est revenu au pouvoir en 1997 après une guerre civile.

Il a modifié la constitution en 2015 pour faire sauter les limitations qui lui interdisaient de se représenter l’année suivante.

L’économie du Congo est en crise depuis 2014, depuis l’effondrement des prix du pétrole. Cela a fait grimper en flèche la dette extérieure du pays, qui atteint plus de 100 % du produit intérieur brut et dont une grande partie est due à des négociants privés de pétrole comme Glencore.

La pandémie de coronavirus et la chute des prix du pétrole qui en a résulté l’année dernière ont aggravé la situation. L’économie s’est contractée de plus de 8 % l’année dernière et devrait croître de moins de 1 % cette année.

Avec Reuters