Président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), il critique les multiples emprunts lancés par le Cameroun ces derniers jours.
Dans un communiqué paru dimanche 11 avril, Maurice Kamto, l’opposant historique du Cameroune, revient sur la dette de son pays. « Le Cameroun vient de lancer, en 2021, un appel de fonds de 450 milliards F CFA sur le marché des Eurobonds en vue de refinancer l’emprunt de 375 milliards F CFA obtenu sur le même marché en 2015. Ceci constitue un signal fort de la détresse économique dans laquelle notre pays se trouve plongé sous la gouvernance actuelle.»
Pour le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, sur les 750 milliards F CFA sollicités en 2015, seule la moitié avait pu être levée, traduisant déjà à ce moment-là une forte défiance des investisseurs du fait du risque de défaut et du risque-pays très élevés pour le Cameroun, notamment en raison du fort niveau d’endettement, de l’insécurité sans cesse grandissante, d’une gouvernance erratique et des perspectives économiques peu rassurantes.
« Tout en manifestant la matérialisation de ces différents risques, l’appel de fonds de 2021 souligne le fait que les fonds levés en 2015 n’ont pas été injectés dans des activités rentables susceptibles de générer les ressources nécessaires et suffisantes pour leur remboursement. En outre, le nouvel emprunt sollicité, supérieur de 100 milliards F CFA à la valeur de celui de 2015 traduit une double réalité : en premier lieu, le Cameroun sait ne pas pouvoir mobiliser toute la somme qu’il sollicite du marché et gonfle le montant pour espérer le minimum qui lui est nécessaire », indique-t-il.
« En second lieu, le défaut de paiement a entrainé un resserrement des conditionnalités du crédit obtenu, augmentant ainsi les charges de l’État camerounais, d’où cette demande qui est supérieure au crédit à rembourser. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) relève, pour le dénoncer, l’orientation inefficiente des ressources mobilisées par l’État, du fait de la mal-gouvernance, la corruption ou les détournements de fonds qui assombrissent chaque jour davantage les perspectives de développement de notre pays. Les jeunes générations se trouveront prises dans le cycle infernal de la dette si des mesures adéquates ne sont pas prises dès à présent pour assainir la gestion de la fortune publique et replacer l’intérêt commun au centre de l’action des gouvernants », conclut Maurice Kamto.
Armand Djialeu