De nombreuses vendeuses du marché de Goreye, un des plus grands centres économiques de la préfecture de Boké, ont eu maille à partir avec les autorités ce mercredi 14 avril 2021. Sur instruction du préfet, les forces de l’ordre ont investi les lieux et dispersé la foule avec du gaz lacrymogène. En cause, la reconstruction de ce marché, planifiée par la commune.
« Très tôt le matin ils (policiers) sont venus nous dire de quitter. On les a suppliés de nous laisser ici, mais ils ont catégoriquement refusé. Pourtant, nous n’occupons plus les emprises de la route. Malgré tout, les agents ramassent nos marchandises et nous font payer 50 mille francs guinéens. Ils disent que c’est le préfet qui a donné l’ordre » dixit Madame Camara. Une autre vendeuse ajoute « On vient au marché, on nous dit de quitter. On vient près du fossé, on nous dit de quitter là-bas aussi. Ce matin encore, la police vient avec du gaz lacrymogène pour nous chasser. »
Selon le préfet, Hassane Sanoussy Camara, les agents de la commune ont tout fait pour que les femmes aillent ailleurs, en vain. « Il n’est pas question que les femmes restent. Le président de la République ne peut pas dégager des milliards pour construire un marché et qu’elles disent qu’elles n’en veulent pas. Boké n’est pas une brousse. Cela ne se fera pas de mon vivant. Je suis fils d’ici. Je sais comment était Boké hier, je sais comment Boké est aujourd’hui. On leur a demandé de quitter. Certaines se sont exécutées, d’autres ont refusé. Ce qui a aggravé la situation, des chauffeurs de taxis-moto qui transportent ces gens leur ont dit de ne pas quitter. Quand la police est intervenue, ils ont lancé des cailloux, les policiers se sont défendus. Or nous avons tellement de place dans les marchés de Anga et de 400 bâtiments ».
Seulement voilà, la répartition des places dans ces marchés et le manque d’affluence des clients posent problème. Le préfet s’en lave les mains. « Je défends la commune quand elle a raison parce que les gens veulent saper l’autorité de la commune ».
Ibn Adama