Au lendemain de la présidentielle du 18 octobre dernier, le pouvoir d’Alpha Condé plusieurs militants et responsables du FNDC et de l’opposition, notamment l’UFDG ont été mis aux arrêts. Ousmane Gaoual Diallo, patron de la cellule de communication du principal parti de l’opposition, Abdoulaye Bah du bureau politique, Cellou Baldé des fédérations de l’intérieur et Ibrahima Chérif Bah vice-président de l’UFDG, croupissent à la Maison centrale de Coronthie, avec d’autres opposants, depuis pratiquement cinq mois. Et plus les jours passent, plus leur état de santé se dégrade. Ils ont tous séjourné à l‘hôpital Ignace Deen. Ibrahima Chérif y est d’ailleurs hospitalisé depuis trois semaines, son état de santé se serait nettement dégradé ces derniers jours. Son épouse, Bah Maïmouna Diallo tire la sonnette d’alarme : « Son état est inquiétant, il se dégrade ces derniers jours. Les médecins font ce qu’ils peuvent, mais selon eux, il faut un traitement plus pointilleux que ce qu’il est en train de recevoir ici. Cela veut dire qu’il y a un besoin d’évacuation pour qu’il ait un traitement approprié. Il a un antécédent cardiaque, vu les conditions de détention, les conditions se sont beaucoup dégradés ces derniers temps ».

Pourtant, les avocats de Chérif Bah auraient mené plusieurs démarches pour obtenir son évacuation afin de se soigner, en vain. Son épouse demande à la justice guinéenne de le libérer, ne serait-ce que le temps de se rétablir : « Ils ont fait un rapport pour expliquer la nécessité pour lui d’aller se faire soigner. A cause du Covid-19, il a fait un an sans aller faire son contrôle. Il a été arrêté au moment où il s’apprêtait à aller se faire soigner. Pour quelqu’un qui doit voir son médecin chaque trois mois, cela fait un an et demi il ne l’a pas vu. La nécessité a été exprimée par les médecins, la demande a été faite par les avocats, mais jusqu’à présent nous n’avons pas de réponse…Qu’on le laisse aller se traiter parce c’est la santé avant tout. Pour qu’on puisse parler de quoi ce soit, il faut que la personne se porte bien. Il est prouvé que ces messieurs n’ont nulle part où aller sinon ils ne se seraient pas rendus à la justice. Ils sont prêts à faire face à la justice, mais il faut qu’ils soient en bonne santé ».

Yacine Diallo