La mésentente entre le Président Alpha Condé et son Premier ministre n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Le Chef de l’État a certes effectué un déplacement dimanche 4 avril au domicile d’Ibrahima Kassory Fofana pour tenter de faire baisser la tension, le PM a certes repris du service et sera demain mercredi 7 avril devant les députés pour faire la déclaration de la politique générale du gouvernement, mais dans la cité, les commentaires vont bon train. Il y en a qui estiment que le malaise est bien plus profond entre les deux hommes qu’on ne l’imagine. C’est le cas du président du CNOSC, Dansa Kourouma, qui cite comme exemple, l’atmosphère qui a prévalu lors de l’organisation, le 5 mars dernier, du séminaire gouvernemental à Conakry : « Quand j’ai suivi le séminaire gouvernemental, contrairement à d’autres personnes qui étaient dans une euphorie assassine, moi, j’étais dans un scepticisme profond. La qualité de ce qui a été donné ne ressemblait pas à ce dont notre gouvernement avait besoin. Quand j’ai suivi ce discours gouvernemental, j’ai regardé la communication gestuelle de ceux qui étaient dans la salle, j’ai senti qu’il y avait un malaise »
Comme Mamadou Baadiko Bah, Dansa Kourouma explique cette brouille entre Kassory et son mentor par le fait que le Chef de l’État accorderait plus d’importance à la pléthore de conseillers qui l’entourent à Sekhoutouréya qu’à son équipe gouvernementale : « Ce malaise-là se répercute aujourd’hui par le fait que le Premier ministre ait peut-être senti qu’il y a un autre Premier ministre au palais Sekhoutouréya ». Ce coup de pression de Kassory sera-t-il suffisant pour obliger le Président Alpha Condé de faire machine arrière dans son principe du gouverner autrement ? Pas si sûr.
Yacine Diallo