Le 16 avril, la ville de Faranah était en ébullition, les taxis moto ont manifesté pour réclamer la tête d’un présumé bandit qui aurait tenté d’assassiner l’un des leurs. Ils ont barricadé la route nationale, empêchant toute circulation durant des heures. Il a fallu l’arrivée des forces de l’ordre pour les disperser.
Selon un témoin, tout a commencé lorsqu’un homme en tenue de gendarme a déplacé un taxi motard pour une course dans le village de Yatia situé à 25km de la ville. En cour de route, le gendarme sort un couteau pour intimer le motard de lui remettre la moto. Ce qu’il a refusé. Ainsi, éclate une bagarre entre les deux. L’homme en tenue réussit à poignarder le motard à la poitrine. Dans la bagarre, le motard a pu échapper atteindre le village voisin et demander secours. Il appelle un de ses amis pour lui expliquer sa mésaventure. Celui-ci alerte la police qui a mis main sur le gendarme dont l’intention semblait de s’enfuir avec la moto. Cette situation d’insécurité a poussé les taxis motards à investir la rue pour demander la tête du gendarme afin de se rendre justice. Les manifestants pensent qu’il n’y aura jamais justice puisque c’est un corps habillé qui est mis en cause. D’où cette révolte pour mettre main sur le présumé brigand. Les tentatives des manifestants pour attaquer la prison civile où est incarcéré le présumé bandit ont été vaines. Les autorités ont renforcé la sécurité autour de la maison centrale. Le motard poignardé reçoit actuellement des soins intensifs à l’hôpital régional de Faranah.
« Nous sommes là parce que nous voulons désormais notre liberté. Chaque fois, on agresse nos amis, on les tue ici. Hier, un gendarme a agressé un de nos amis, il a failli le tuer. La victime est actuellement à l’hôpital. Et, les gendarmes ont saisi six motos hier quand les gens ont voulu manifester leur colère. Selon nos chefs, ils ont rendu les motos, mais nous voulons maintenant qu’on nous livre le bandit-là, nous allons arranger son cas. Il faut qu’on le libère et nous, on va s’occuper de lui », a expliqué un manifestant en colère.
Vers 14 heures, les autorités, notamment le maire, les religieux, préfet et gouverneur ont réussi à calmer la situation. Ne dit-on pas que quand le sentiment d’injustice règne, c’est l’anarchie qui s’installe ?
Ibn Adama