Les plaidoiries s’achevant, les avocats de la défense, s’appuyant sur le fait que leur client ne risque aucune peine privative de liberté, quelle que soit la décision du tribunal, ont demandé au juge Aboubacar Maféring Camara de rendre sa décision sur siège, à défaut, de mettre Amadou Diouldé en liberté, en attendant la décision finale.
Il n’en fallait pas plus pour irriter le procureur, Sidy Souleymane N’Diaye : «Nous demandons le maintien du prévenu en détention provisoire. Vous avez cerné sa personnalité. Il est déterminé, il aime intervenir dans les médias, s’il est libéré, il va reprendre l’infraction. Rejetez cette demande de liberté et renvoyez le dossier à 3 semaines ».
Les avocats de la défense, eux, estiment que le parquet de Dixinn veut prolonger la détention de leur client pour se faire plaisir : «Nous avons atteint notre objectif, c’était de parler de la liberté dans cette affaire. Nous comprenons que nous avons quitté complètement le terrain du droit, pour glisser vers celui du mal. Le parquet de Dixinn n’existe que pour faire du mal. Évitez de suivre le procureur, il ne défend que le Président et le régime. Je suis révolté. Quand il l’a envoyé en prison, nous pensions qu’il s’était trompé, mais quand il le réitère publiquement, nous comprenons qui est l’homme », s’exclame Maitre Salifou Béavogui.
Le prévenu se dit surpris de la volonté du parquet de le renvoyer en prison : «Qu’il dise que je dois retourner en prison pour 3 semaines, alors qu’il a dit lui-même que c’est la L02 qui est appliquée, je note une contradiction. Je ne sais pas s’il a reçu une consigne entre-temps. Je suis très malade, mais je peux retourner en prison comme il le souhaite. C’est Dieu qui gère le destin de chacun. Peut-être par sa volonté, je ne mourrais pas là-bas.»
Amadou Diouldé Diallo reste donc en détention, au moins jusqu’au 28 avril, le jour du prononcé de la décision.
Yacine Diallo