Après avoir imploré la clémence du Prési Alpha Grimpeur, Youssouf Diou-battu, activiste politique, a été gracié le 22 juin, avec son ami Souleymane Condé. Les deux avaient été interpellés en même temps. «Il a fallu adresser une lettre au Président de la République pour exprimer notre regret. Dans la vie, il faut des stratégies. Quand nous sommes dans un mauvais endroit, en état de faiblesse, il faut l’accepter», a déclaré Youssouf Dioubaté, ce mercredi 30 juin, chez nos confrères de FIM FM.

Condamné à un an de prison et à 20 millions de francs glissant d’amende en janvier dernier, pour «production, diffusion et mise à disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre et la sécurité publique», Youssouf Dioubaté s’est engagé devant le Tribunal de première instance de Dixinn à ne plus refaire ce dont il a été reproché. Il réitère de ne plus critiquer avec virulence le pouvoir Condé : « Si je dois le faire, cela sera de façon très modérée. » Et de préciser : «La prison m’a permis de comprendre assez de choses. C’est une école. J’ai acquis beaucoup d’expériences. J’ai changé de vision et je mettrai désormais le social devant la politique. J’ai compris qu’il faut faire de la politique parallèlement à autre chose et qu’il ne faut pas détester X ou Y à cause de cela. La politique nous a trouvé ensemble, donc il ne sera à rien de rompre le vivre-ensemble à cause de cela», conseille-il, sagement.

« Le FNDC, c’est du passé »

Youssouf Dioubaté, activiste politique, autrefois très critique envers le pouvoir, a milité au sein du Front national pour la défense de la Constitution de 2010. Désormais, il veut tourner la page. «Le FNDC relève du passé, parce que le but était d’empêcher le troisième mandat, l’adoption d’une nouvelle constitution. Mais, le troisième mandat a été acté. Maintenant, c’est du passé. C’est pourquoi nous avons décidé de créer un mouvement politique, car il faut rassembler, faire face à l’avenir. C’est important. La prison m’a fait perdre assez de choses, je dois recommencer ma vie. Donner du temps au temps, c’est ce qui compte pour moi d’abord», philosophe-t-il.

Yaya Doumbouya