Le 29 juin, des responsables de l’Ufdg, Union des forces démocratiques de Guinée, n’ont pu (à nouveau) rendre visite à leurs collègues en taule à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie, Cona-cris. La demande de visite, introduite le 28 juin par un avocat du parti, n’a pas abouti. L’Ufdg dénonce un ‘’refus’’ de la Justice aux vices-prési du parti de voir Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Etienne Soropogui et Abdoulaye Bah, au gnouf depuis sept mois. Ce mercredi 30 juin sur FIM FM, Joachim Baba Millimono, vice-coordinateur de la communication de l’Ufdg, dit ne pas comprendre ce ‘’refus’’. Alors que, affirme-t-il, les familles et les amis des détenus leur rendent visite, librement.

Jochim Baba Millimono

Prisonniers ou otages ?

«Une délégation conduite par le vice-président Kalémoudou Yansané s’est rendue à la Maison centrale pour voir nos collègues, mais elle n’a pas pu. Beaucoup d’autres démarches ont été menées avant qu’il ne soit demandé à nos avocats, notamment à Me Salif  Béavogui de prendre contact avec le procureur. Ce qu’il a fait. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a été appelé auparavant. Il a opposé une fin de non-recevoir à la requête. C’est inquiétant», a déclaré Joachim Baba Millimono. Pour lui, il est important de savoir clairement que ces responsables de l’Ufdg au gnouf «ne sont désormais ni des prisonniers ni des détenus, ce sont plutôt des otages. Seuls des ravisseurs sont hostiles aux visites de leurs otages.»

Le vice-coordinateur de la communication de l’Ufdg de constater : «Si le président Cellou Dalein Diallo était visé par une quelconque enquête, on aurait notifié cela. Donc pour cette raison précise, il ne peut pas voyager ou ne peut pas rendre visite à X ou à Y, cela se comprend».

«Abus d’autorité»

Joachim Baba Millimono d’aborder par ailleurs les interdictions «infondées» de voyage imposées aux responsables du parti : «Toutes les interdictions de voyage ne sont pas motivées. Nous sommes simplement en face d’un abus d’autorité, d’une confiscation des libertés et des droits civiques. Alpha Condé est aux manettes. Il ne faut pas se leurrer. Il fait tout pour déstabiliser le parti. Jusque-là il n’a pas réussi. Il veut utiliser une autre forme de manipulation de l’opinion afin de faire croire que les détenus sont abandonnés à eux-mêmes. Il faut cultiver en eux le sentiment d’abandon, espérant derrière une révolte, des détenus ou de leurs familles. Ce qui ne risque pas d’arriver parce que ce sont des gens conscients de l’aide que nous leur apportons, morale et financière», conclut le politicard.

Yaya Doumbouya