La fête de Tabaski ou l’Aïd-el-kébir est annoncée pour le 20 juillet. Les fidèles musulmans s’affairent à trouver le traditionnel animal de sacrifice. Les marchés du bétail sont pleins d’animaux, mais la clientèle est rare, visiblement découragés par la cherté des prix. Le prix d’un mouton varie de 1 000 000 à 4 000 000 de francs glissants, contre 8 000 000 à 9 000 000 de francs glissants, pour un bœuf. Le 15 juillet, N’Famara Touré, juriste, vient d’acheter un mouton au marché de Yembénya, commune de Ratoma : «Cette année, le prix du mouton est extrêmement cher. D’habitude, il varie entre 600 000 à 700 000 GNF. Mais actuellement, il faut débourser entre 1 300 000 à 1 800 000 GNF pour l’avoir».
Dame Chérif Haïdara a acheté son mouton, mais pas de gaieté de cœur : « Je ne pouvais pas imaginer qu’un mouton de Guinée allait être vendu à près de 2 000 000 GNF ! Mais, comme c’est un sacrifice, on n’a pas le choix ». Elle invite les autorités à faire preuve de responsabilité afin de contrôler les prix des moutons sur le marché.
Ibrahima Touré, membre du bureau des vendeurs de moutons à Yeimbéya, déplore la rareté des clients, mais garde l’espoir. Il justifie les différents prix : « Les moutons de chez nous sont moins chers puisqu’ils sont élevés en Guinée. Leur prix varie de 1 000 000 à 1 500 000 GNF. Le prix des moutons en provenance du Mali varie de 2 000 000 à 4 000 000 GNF puisqu’ils sont plus gros ».
Ibrahima Touré explique les raisons de la flambée des prix : « La variation du franc CFA, les tracasseries douanière et policière, la dégradation des routes nous posent problème. Parfois, certains moutons meurent en cours de route ».
Abdoulaye Diallo, vendeur des bœufs, lui avance l’impact du Covid-19 sur les prix des autres denrées : « Nous avons beaucoup de bœufs, d’autres sont en route. Nous demandons à la population de venir massivement faire leur achat. L’augmentation des prix des bœufs s’explique par l’apparition de la pandémie du Covid-19. C’est pourquoi le marché est trop cher. Quand nous allons dans les villages pour acheter du bétail, les gens nous expliquent que les autres biens sont chers ».
Baïlo Diallo