Le 20 octobre, l’Association des victimes de pillage et de destruction pré-électoraux de 2015 (l’AVPDPE 2015), a organisé une conférence stress, à la maison commune des journaleux sis à Kipé, commune de Ratoma. Objectif : attirer l’attention des nouvelles autorités, l’opinion nationale et internationale, des personnes de bonnes volonté et des organisations de défense des droits de l’homme sur leur situation. Ces victimes sont des commerçants, marchands, importateurs et exportateurs relevant des communes de Matam et de Matoto.
D’entrée, Ibrahima Tall, le prési de l’association a rappelé que «pendant la campagne électorale de 2015, précisément les 8 et 9 octobre, nos boutiques, magasins et kiosques dans les communes de Matam et de Matoto, ont été systématiquement vandalisés, pillés et vidés de leurs contenus, pire certains totalement calcinés». D’ajouter : «Curieusement, au cours de ces folles journées, nous n’avons bénéficié d’aucune sécurité ni de protection de la part des Forces de sécurité pour empêcher les pillages et destruction de nos marchandises. Désespérés et sans défense, nous avons assisté à des actes de vandalisme d’un autre âge de la part des loubards et de certains agents de sécurité que nous n’avons pas malheureusement pu identifier dans le feu de l’action.»
Dans leur déclaration, les sinistrés signalent qu’ils payaient « régulièrement les taxes et impôts » aux communes d’où ils évoluent, comme ils se sont acquittés, au préalable, des droits et taxes qui revenaient aux services de la Douane et des Impôts à l’entrée de leurs marchandises en Guinée. C’est impuissant, affirment-ils, qu’ils ont vu leurs «économies de plus de deux décennies de souffrance s’envoler en deux jours dans les fumées et dans les mains des hors-la-loi».
Selon Ibro Tall, ils sont 404 victimes qui ont « enregistré des pertes » évaluées à « 144 738 718 894 francs guinéens ».
Après ces évènements, les victimes ont saisi la justice, précisément, le tribunal de première instance de Mafanco, le 19 décembre 2015. Leur «action judiciaire en responsabilité civile et en paiement » au près du TPI de Mafanco n’a encore rien donné. Six ans après. Elles ignorent la raison. C’est pourquoi, les sinistrés demandent à la juge dudit tribunal, Djenabou Doghol Diallo, de rendre justice « dans un délai raisonnable ».
Leur appel tombera-t-il dans de bonnes oreilles ? Attendons de voir !
Baïlo Diallo