Comme mon nom est souvent cité dans les médias au sujet d’un éventuel poste ministériel, j’ai décidé de réagir afin de lever tout malentendu.
Cette soudaine notoriété médiatique m’a fait comprendre à quel point une fonction ministérielle en tant que telle est la position la plus convoitée par l’élite de notre pays, comme c’est le cas d’ailleurs pour tous les pays d’Afrique Noire. A mon avis, cet engouement traduit l’insuffisance d’occupations valorisantes par le travail pour cette même élite. Et c’est très dommage.
Je suis issu du monde de l’entreprise et donc formaté à la création continue de valeur pour le bien-être individuel et collectif avec la reddition des comptes.
Pour moi, le poste ministériel implique une responsabilité patriotique d’Etat, c’est-à-dire de service public national. Par conséquent, cette responsabilité, pour être respectable et utile, doit être exempte de toute volonté de pouvoir ou d’enrichissement personnels.
En parcourant l’expression des ambitions des uns et des autres sur les réseaux sociaux, j’ai le sentiment que pour beaucoup, accéder à de tels postes représente surtout l’opportunité de se servir comme les prédécesseurs. Le souci angoissant de pouvoir répondre aux nombreuses attentes légitimes souvent déçues des populations de la Guinée paraît lointain.
J’imagine les multiples sollicitations et pressions qui doivent s’exercer sur les nouvelles Autorités. Je souhaite qu’elles puissent résister aux défauts d’un Système qui gangrène la vie publique et les consciences depuis de nombreuses années.
Quel que soit le choix des femmes et des hommes qui accompagneront le CNRD dans la Transition, je souhaite que le patriotisme, l’intégrité, la compétence, la préférence nationale, le service désintéressé de l’Etat et le souci permanent de la justice président à l’exercice de la nouvelle gouvernance. Je souhaite que chaque acteur du changement soit animé d’une conscience collective de sa responsabilité individuelle.
Kémoko Touré