Après le gouvernement, le CNRD s’efforce mettre en place le Conseil national de la transition. Mais l’équation semble beaucoup plus difficile. Aussi bien les partis politiques que les structures syndicales ou de la presse, le choix des personnes qui doivent siéger divise.

C’est ce lundi 22 novembre la date butoir du dépôt des dossiers de candidatures au futur CNT, du moins selon le communiqué du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Les structures politiques et sociales intéressées ont jusqu’à ce soir pour faire acte de candidature. Alors que les acteurs de la classe politique, ceux du syndicat ou encore de la société civile tentaient de rapprocher les positions, les pré-accords sont en train de voler en éclats de part et d’autre. Sous les hospices du docteur Ousmane Doré, président du MND et de Facély 2 Mara, plusieurs coalitions politiques s’étaient réunies, le 18 novembre dernier, sur un ‘’terrain neutre’’, pour tenter de trouver une issue et désigner les 15 représentants des partis politiques. On se dirigeait même ‘’vers un accord’’, disait docteur Ousmane Doré. Mais l’euphorie s’est vite estompée. C’est l’inter-coalition des partis politiques, réunies autour de Mamadou Sylla qui a été la première à mettre le pied dans le plat. Elle s’est purement et simplement retirée des négociations, en accusant Dr Ousmane Doré d’être juge et partie à la fois. Elle l’accuse également de n’avoir pas respecté certains préalables, notamment celui de la «confidentialité jusqu’à la fin des négociations ». Il y a également la CPR présidée par le docteur Faya Millimouno. Cette coalition avait également pris part à la réunion de médiation du 18 novembre. Mais elle se prépare également à déposer sa liste de candidats. Les deux anciens partis au pouvoir ne prennent également pas part à ces discussions. Le PUP a déjà déposé une liste de 2 candidats au MATD. Quant au RPG arc-en-ciel et ses alliés, décision avait été prise que chaque parti politique fournisse sa liste : « Nous fournirons les listes, les autorités feront le tri. Chaque parti politique va présenter ses candidats », expliquait Saloum Cissé.

N’empêche, le parti a finalement pris part aux discussions de 22 novembre et ont obtenu 4 sièges. Et le docteur Ousmane Doré a réussi à partager les 11 autres sièges entre l’ANAD, le FNDC, la COPED, la CORED et la CPR  qui ont pourtant boudé. Le siège qui reste est attribué aux autres formations politiques.    

Les syndicats aussi se tiraillent

Les partis politiques ne sont pas les seuls à trimer pour trouver leurs représentants au CNT. Les structures syndicales sont dans la même situation. Impossible de trouver un terrain. L’inter-centrale CNTG-USTG-Mamou, s’estimant plus représentatives que toutes les autres centrales syndicales, veulent se tailler la part du lion. Ce à quoi ne veulent pas se soumettre ces dernières. L’USTG-Conakry a déjà déposé une liste de candidats et le SNE, qui était pourtant avec la CNTG, veut en faire de même. Il compte lui aussi déposer au MATD sa liste, arguant que les enseignants sont les plus nombreux dans l’administration.   

Retour à la case départ

Le ministre de l’Administration du territoire, en intimant aux leaders des principaux partis politiques de s’entendre, de faire le choix ensemble, voulait à coup sûr éviter d’être celui qui fait le choix à leur place. Mais là, Mory Condé ne devrait pas y échapper. Il sera sûrement amené à trancher et à trouver les 15 conseillers des partis politiques et les 5 des organisations syndicales dans la multitude de listes déposées à son bureau.

Yacine Diallo