Dans une déclaration publiée en prélude aux 16 jours d’activisme pour l’élimination des violences basées sur le genre, des femmes syndicalistes réunies au sein de l’USTG, font noter que la violence à l’égard des femmes constitue les violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices. Et qu’une société se définit « par les combats qu’elle mène ou qu’elle ne mène pas. Aujourd’hui plus que jamais, la Guinée doit s’engager dans un véritable combat culturel pour éradiquer les violences faites aux femmes. Des violences qui brisent des vies, au propre comme au figuré.»

Se référant à l’affaire M’mah Sylla, victime de viol dans l’enceinte d’une clinique médicale, ces femmes syndicalistes estiment qu’il est particulièrement préoccupant de noter que non seulement les femmes et les filles continuent d’être soumises à de multiples manifestations de violence, mais que les espaces où cette violence a lieu se sont également multipliés. « C’est à se demander où est-ce qu’on est en sécurité aujourd’hui ? L’histoire de M’mah Sylla vient mettre les projecteurs sur un phénomène de société qui était, jusque-là, resté enveloppé d’un silence épais. »

Selon elles, l’éradication des violences faites aux femmes est un combat immense et de longue haleine. C’est pourquoi elles demandent déjà au futur Conseil National de la Transition (CNT) d’adopter la Convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail. En effet, cette convention promeut un monde du travail exempt de violence et de harcèlement. Elle est la première norme internationale du travail qui offre un cadre commun permettant de prévenir, combattre et éliminer la violence et le harcèlement fondés sur le genre en milieu de travail. Adoptée en juin 2019, cette convention souffre encore de ratification. Dans le monde, seulement neuf (9) Etats l’ont ratifiée, mais n’est en vigueur que dans deux (le Fidji et l’Uruguay). Comme pour dire que la lutte contre les VBG a encore du chemin devant elle.

Asmaou