Plus le CNRD s’éloigne de l’esprit de son discours de prise du pouvoir le 5 septembre 2021, plus il prend le risque de perdre la crédibilité auprès de ceux dont il a eu besoin pour légitimer son action (parade dans les rues et rencontres avec les forces vives); c’est-à-dire les militants et responsables pro démocratie qui ont mené le combat contre la dictature de l’ancien régime.

Laisser se pavaner les dignitaires du régime défunt en mettant subtilement à l’abri leur chef sous prétexte de soins médicaux est en soi une trahison de ses engagements. Le recyclage des symboles du banditisme financier et la non-inculpation des présumés criminels de sang ne peuvent se faire oublier par des discours et des initiatives fussent-ils les plus gigantesques, jamais connus par la Guinée.

Alors les responsables de la conduite de la transition doivent faire preuve de lucidité et de sagesse pour éviter de se perdre à mi-chemin. Il s’agit de lire la véritable société Guinéenne, bannir en eux toute forme d’arrogance et se débarrasser de l’esprit de suffisance.

Ainsi, ils comprendront que c’est l’espoir suscité par leurs promesses qui a amené les populations à digérer momentanément sa souffrance et calmer ses ardeurs. Cela veut dire que tout reste très fragile et incertain dans la mesure où la souffrance et la déception s’amplifient. Et ce sont toujours de mauvais signes même pour un régime démocratique, à plus forte raison pour une junte militaire.

Enfin, la loi de la nature démontre que trahir l’espoir et la confiance d’un peuple, c’est se maudire soi-même.

Aliou Bah

#MoDeL