Le Chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, a lancé ce 22 mars, les Assises nationales. Le Président de la transition et le CNRD espèrent, à travers ce qu’ils appellent les ‘’Journées de vérité et de pardon’’, taire les contradictions et autres différends qui minent la Guinée depuis plus d’un demi-siècle. Ces assises sont censées durer plus d’un mois, regrouper acteurs politiques, membres de la société civile, religieux, organisations syndicales…pour revisiter l’histoire et rapprocher les positions des uns et des autres. Mais elles prennent du plomb dans l’aile : une soixantaine de partis politiques, (l’UFDG, l’UFR y compris), a décidé de les bouder. La raison, le flou qui entoure ces Assises : «Nous n’avons pas reçu d’invitation, il parait que c’est aux coalitions qu’ils ont envoyé les cartes d’invitation. Il y a une débandade au niveau de l’organisation, il y a de l’amateurisme dans l’affaire, je dis bien, qu’il faut mieux préparer les choses avant de les lancer », déclare Saïkou Yaya Baarry, secrétaire exécutif de l’UFR.
Selon lui, ces partis politiques ne peuvent pas s’associer à une telle démarche, dans la mesure où le CNRD ne laisse jusque-là rien filtrer : « Nous n’avons ni organisation ni TDR, ni ceux-là qui doivent s’occuper du cadre organisationnel de la chose ; comment vous pouvez assister à des assises comme ça ? Quelle est la crédibilité des gens qui sont en train d’organiser ça, sur toute l’étendue du territoire national ? Il ne faut pas aller à l’emporte-pièce, il faudrait une structuration des choses, connaître les personnes qui sont en train de faire le travail et savoir sur quoi nous nous sommes lancés, connaître les thèmes mis en place. Voilà les raisons énumérées, nous pensons qu’il ne sert à rien d’aller s’asseoir, parader dans une salle, faire des discours. D’ailleurs quelle sera la suite ? Comment ça va fonctionner ? »
Ces partis politiques contestent surtout le fait que les autorités de la transition n’aient pas voulu ajouter à ces Assises nationales la justice. Même si la CORED de Mamadou Sylla les a lâchés pour participer à la cérémonie d’ouverture. Outre ces partis politiques, c’est une frange importante de la société civile qui décide de ne pas s’associer à ces assises nationales. Ce sont, entre autres, le FNDC, l’AVCB ou encore la Jeunesse CEDEAO.
Yacine Diallo