Dans le cadre des concertations pour la mise en place d’un cadre de dialogue, le mouvement social FNDC (Front National pour la défense de la Constitution) a été reçu par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation le 21 mars 2022. Après plus d’une heure de débats, les délégués du FNDC ont posé des conditions pour leur participation au dialogue. Tout en indiquant la transition étant une situation d’exception avec notamment la dissolution des institutions républicaines et la gestion de l’État par les autorités non élues par le peuple, ils estiment que la base fondamentale de la gouvernance doit être le consensus et le dialogue entre les acteurs de la vie de la nation.  « La Coordination nationale du FNDC fidèle à ses principes et soucieuse de la réussite de la transition adhère à l’initiative du dialogue entre le CNRD/gouvernement et les forces vives du pays sous réserve de la prise en compte des propositions ci-après pour la réussite du dialogue annoncé :

Le FNDC souhaite la mise en place d’un cadre de dialogue permanent regroupant le CNRD, le Gouvernement, le CNT, les Partis politiques et la Société civile en présence du G5 (des diplomates) ;

Le FNDC souhaite que le cadre de dialogue soit supervisé par la CEDEAO à travers un facilitateur désigné par l’institution sous-régionale ;

Le FNDC souhaite que les questions liées à la durée de la transition, à la rédaction de la constitution, au processus électoral et à la justice pour les victimes de la lutte contre le troisième mandat de Monsieur Alpha Condé soient prises en compte dans l’agenda des thématiques à aborder pendant le dialogue. Par devoir de transparence et de responsabilité dans la conduite de la transition, le FNDC réitère son souhait de publication de la liste nominative des membres du CNRD qui est le principal organe de gestion de la transition ;

La coordination nationale du FNDC réitère sa disponibilité à collaborer avec les autorités de la transition pour une meilleure réussite du processus ».

Des assises

Le FNDC ne semble pas enchanté par les assises nationales souhaitées par le Président de la Transition. Comme d’autres organisations, la coordination nationale du FNDC conseille les autorités de la transition à prendre en compte le rapport de la Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale élaboré sous la gouvernance du régime déchu. Il avait été organisé des consultations couvrant la période allant de 1958 à 2015, axées sur les 4 piliers de la justice transitionnelle : recherche de la vérité, justice, réparation et réformes institutionnelles. « Le rapport de cette commission avait recommandé la mise en place de la Commission définitive de la réconciliation nationale intitulée : Commission, Vérité, justice et réconciliation (CVJR). La coordination nationale du FNDC suggère en lieu et place des assises nationales, la prolongation du mandat de la Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale pour qu’elle s’attèle à des consultations pour la période allant de 2016 à 2021 à l’effet de compléter son rapport et mettre en place la Commission définitive intitulée : Commission, Vérité, justice et réconciliation (CVJR). Cette démarche nous paraît plus productive et permettra aussi d’orienter dans un autre secteur, le budget qui aurait dû être dépensé pour les assises, car de plus en plus, les conditions de vie des populations deviennent précaires », conclut Ibrahima Diallo, chargé des opérations du FNDC.

Ibn Adama