Le 17 mars, à son siège à Kipé, la Coordination nationale du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) a conféré avec des victimes du régime d’Alpha Condé. Il s’agissait d’échanger sur les initiatives judiciaires entamées contre les membres du pouvoir déchu.

Boubacar Korbonya Baldé, porte-voix des victimes, a indiqué que de 2011 à 2021, il y a eu « trop exactions, trop de victimes, de tortures et d’humiliations en Guinée ». Selon lui, l’objectif était de « mettre les victimes en 3 catégories : la première, de 2011 à 2018, la deuxième, de 2019 à 2020 et la troisième  catégorie ce sont les victimes post électoral. Bientôt, dit-il, nous allons rencontrer les avocats pour porter plainte, parce que nous avons constaté que les bourreaux, responsables des crimes de sang, sont en train de circuler librement sans être inquiétés. Il y a même certains qui s’organisent pour avoir le pouvoir encore. Alors que nous n’avons pas été rétablis. C’est ce qui nous fait très mal. Nous avons décidé de nous réorganiser, nous donner les mains avec le FNDC.» A la question de savoir pourquoi travailler avec le FNDC, Boubacar Korbonya répond : « En Guinée, tout le monde sait combien de fois le FNDC est en train de se battre, pour rétablir les victimes dans leur droit.»

Pour Sékou Koundouno, le Chargé des stratégies du FNDC, est de partager les actions déjà menées par la Coordination nationale. Il a rappelé qu’en 2020, son mouvement avait porté un signalement contre Alpha Condé pour crime contre l’humanité. Il dit que le dossier est en instruction à La Haye. « Nous avons aussi jugé nécessaire qu’il faille informer les familles des victimes que nous avons porté plainte au niveau de la Cour d’Appel de Conakry qui a sollicité de la Coordination de rassembler les éléments de preuve qui soutiennent notre dénonciation. Ce travail est en cours avec le collectif des avocats .C’est pourquoi, nous avons jugé nécessaire de rencontrer les victimes pour échanger avec elles, pour voir les actions urgentes à mener pour que l’impunité cesse dans notre pays. Nous avons remarqué que depuis le 5 septembre, les nouvelles autorités n’accordent pas assez d’importance à ces crimes de sang. Alors que pour un mouvement citoyen comme le FNDC, les crimes de sang sont une priorité. Nous voulons que plus jamais que des forces de sécurité ne se servent de leurs armes pour arracher la vie à des pauvres citoyens, pour la démocratie et les valeurs auxquelles nous avons souscrit.»

Selon Sékou Koundouno les victimes sont plus de 400, même si la liste n’est pas exhaustive. Il dit que le mouvement travaille pour identifier toutes les victimes.

Ibn Adama