Depuis 1977, la date du 8 mars est célébrée chaque année comme Journée internationale des droits des femmes. Pour cette année, l’évènement est fêté sous le thème «L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable».
A Conakry, les femmes, en tenue traditionnelle, se sont réunies sur l’esplanade du Palais du peuple, dans une ambiance festive. Mais au lieu de profiter de cette Journée pour attirer l’attention des autorités sur les abus et les violences dont elles font l’objet, les femmes se sont mises à chanter et à danser, avant l’arrivée du Président de la Transition, colonel Mamadi Doumbouya.
Ecueil à l’accueil ?
Il était 13 heures, sous un soleil de plomb, quand le cortège du président colonel Mamadi Dom-bouillant, accompagné de son épouse, de sa fille, de son ministre Secrétaire général à la présidence, Colonel Amara Camara, Dr Djiba Diakité, son ministre Directeur de cabinet à la présidence, Balla Samoura du Haut-commandant de la Gendarmerie sont arrivés au Palais du Peuple. Aussitôt, ils ont été accueillis par les slogans entonnés par des nounous : « Le marché est cher, le marché est cher !» La ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables les a aussi calmées, en ces termes : « Calmez-vous, le Président vous a entendu !»
La promesse du Prési
Le calme revenu, le Prési de la Transition, le colonel Mamadi Dom-bouillant, a déclaré : «Braves femmes de Guinée, je vous ai écouté et je prends acte de votre réclamation ». Le Prési a profité, pour « remercier solennellement les braves Femmes de Guinée pour le soutien unanime et inconditionnel qu’elles ont apporté au Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD), le 05 septembre 2021, point de départ d’une nouvelle ère pour notre pays. » Il a ensuite demandé une minute de silence à la mémoire « de toutes les femmes de Guinée, tombées pour la cause de notre patrie. » Il a annoncé des « subventions non remboursables » en faveur des femmes qui ont vivement applaudi le colonel Mamadi Doum-bouillant. Morceau choisi : « Aussi et surtout, j’ai écouté avec beaucoup d’attention et d’intérêt les préoccupations formulées par votre porte-parole en la personne de Madame le Ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables. Je tiens à vous rassurer que le Gouvernement inscrira ces préoccupations dans ses priorités au cours de la Transition, car j’ai grande conscience que les femmes qui constituent la majorité de notre population contribuent efficacement à notre œuvre commune de consolidation de la paix et de l’unité nationale. Ce rôle hautement social qui est le vôtre, doit être compris et sauvegardé par tous nos compatriotes. D’ores et déjà, à la suite et en attendant d’autres initiatives et actions aussi importantes les unes que les autres, j’ai instruit au Premier ministre de prendre toutes mesures diligentes pour donner effet à l’octroi à trois cent (300) groupements de femmes, de subventions non remboursables. »
Hommages, hommages et…engagement
Le Prési de la Transition a rendu hommage à toutes les Guinéennes des différents corps professionnels, notamment aux « nombreuses anonymes qui, par leur travail quotidien, participent à faire bouger les lignes. »
Le colonel Mamadi Doumbouya de marteler que « la femme ne doit plus être marginalisée à cause de sa féminité, la femme ne doit pas être battue, la femme ne doit pas être violée, la femme ne doit pas être mutilée, la femme, plus que quiconque, mérite l’éducation et le respect. »
Gageons que cet engagement sera traduit dans les faits aussi. Eh, oui !
Kadiatou Diallo