Le 15 mars, le parquet de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières) était sur la braise, pour bavarder sur le rôle de l’institution et de ses attributions. Le substitut du Pro-crieur en a profité pour faire le bilan de la CRIEF depuis janvier dernier.

Joséphine Loli Tenguiano, Substitut du Pro-crieur, a indiqué que la CRIEF est une juridiction spéciale dont la compétence s’étend sur toute l’étendue du territoire national. Elle est compétente de juger les infractions dont le montant est égal ou supérieur à un milliard de francs glissants. Et la nature des infractions sont : « les soustractions et détournements commis par les agents publics ; la corruption des agents publics nationaux, étrangers et internationaux». Excusez du peu ! Selon elle, la création de la CRIEF répond à un triple intérêt. Il s’agit notamment de « sanctionner les auteurs des délits économiques et financiers ; de décourager les éventuels candidats à ces genres de pratique ; de soulager les victimes et moraliser la gestion de la chose publique. » Même que la CRIEF offre des garanties procédurales de respect des droits humains et l’assurance d’un procès juste et équitable. Amen !

Audiences en avril ?

Depuis l’installation des membres de la CRIEF le 21 janvier 2022, au total 114 personnes ont été inculpées, 8 d’entre elles sont en prison, 7 personnes morales inculpées. Le substitut du procureur a indiqué que 28 dossiers sont en instruction et 2 dossiers en instance de jugement. S’agissant du jugement, le Pro-crieur spécial, Aly Touré, a souligné que le bâtiment qui doit abriter la CRIEF est en rénovation. « Les techniciens nous ont dit qu’à la fin du mois de mars, les travaux seront achevés. Probablement, les audiences débuteront au début du mois d’avril ».

Parlant de la détention de certains cadres notamment Ismaël Dioubaté, ex-ministre du Budget, d’Evelyne Folla Mansaré, la DAAF dudit ministère, accusés dans l’affaire Nabayagate, le procureur Aly Touré indique que c’est la Chambre de l’instruction qui a décidé de les placer en détention. Malgré l’obtention d’une mise en liberté, ces prévenus n’ont pas été libérés. Le procureur signale aussi que son Parquet avait contesté cette décision en raison de l’irrégularité de la composition de la Chambre qui a ordonné cette liberté. Le dossier est à la Cour suprême pour examen.

Parlant de Djenab Nabayah Dramé, ancienne ministre de l’Enseignement Technique, principale accusée dans le Nabayagate, Aly Touré a expliqué que les avocats de l’accusée ont affirmée, devant les magistrats instructeurs, que leur cliente est malade. Ils ont demandé du temps et qu’elle se présenterait. En tout état de cause, martèle le procureur, toutes les dispositions seront prises au cas où l’ancienne ministre refuserait de se présenter, pour la traduire devant les juridictions.

Du cas Tibou Kamara

Pourquoi Tibou Kamara n’est pas en prison ? En fonction de la réalité du dossier, la Chambre de l’instruction a estimé qu’il devait être placé sous contrôle judiciaire, compte tenu des charges qu’ils ont constatées, répond le procureur. Le Parquet avait pourtant requis sa détention.

Ibn Adama