En juillet 2020, le journaleux Mohamed Mara en provenance d’Espace FM, a été recruté aux fonctions de dirlo adjoint de la radio FIM FM. Parallèlement, dirlo des stratégies, du développement, de la formation, des affaires juridiques et aussi animateur d’émission. Mais l’aventure a tourné court. En conférence de presse le 25 mars à Cona-cris, son avocat, Me Alpha Yaya Dramé, déclare que Mohamed Mara a été débauché d’Espace FM, pour travailler non pas dans une radio qui existait, mais «pour faire exister une radio» qui est FIM FM.

Mohamed Mara a débuté le travail en juillet 2020, alors que la radio n’avait même pas sa licence, non plus ses agréments en tant que radio, poursuit l’avocat sans vinaigrette. Selon le contrat de travail liant la Direction de FIM FM à Mohamed Mara, son boulot principal est de rendre le média audible auprès du populo. Son rôle d’animateur d’émission est classé dernier de ses boulots au sein du média. Me Alpha Yaya Dramé indique que son client a été licencié sans aucune forme d’avertissement et qu’il a pris connaissance de toutes ces décisions sur les réseaux sociaux.

«Mohamed Mara a été démis de ses fonctions par cinq décisions, les unes après les autres, jusqu’à la dernière qui est celle d’animateur d’émission. Or, dans le Code du travail, l’employeur ne peut modifier le droit substantiel d’un contrat de travail : revoir la rémunération à la baisse ou supprimer des fonctions de l’employé. C’est une violation flagrante de la loi», dénonce l’avocat. 

263 millions de francs glissants d’arriérés de salaire

Me Alpha Yaya Dramé soutient que Mohamed Mara n’a point reçu de main à main, plus de 35% de son salaire, depuis son engagement à FIM FM. Son salaire de base convenu dans le contrat de travail est de dix millions de francs glissants (mensuels), s’y ajoutent différentes indemnités s’élevant elles aussi à dix millions. Ce qui fait au total 20 millions de francs glissants. Mais, «il ne recevait que 2 millions, trois millions. Parfois 4 millions sur les 20 millions mensuels. Son tout dernier salaire était de 8 millions sur les 20 millions. Ses arriérés de salaire s’élèvent à 263 millions de francs guinéens», calcule Me Dramé.

Au total, ce sont trois procédures qui ont été enclenchées : réclamation d’arriérés de salaire, défaut d’immatriculation à la CNSS, Caisse nationale de sécurité sociale et abus de confiance et licenciement assorti d’un dommage et intérêt. 

«On a eu une première audience devant le juge de référé, le dossier a été renvoyé, parce que l’avocat adverse a récusé le juge. On attend une ordonnance du président du tribunal de travail pour la reprise des audiences», déclare Me Dramé, avant d’accuser ses adversaires de s’adonner à des manœuvres dilatoires. Tout ça, c’est marrant, non?

Yaya Doumbouya