A l’appel du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), des manifs sporadiques ont éclaté la nuit du mercredi 27 juillet jusque dans les premières heures du jeudi 28 juillet, dans les quartiers : Cirage, Bomboli et Koloma, entre les ronds-points Bambéto et Cosa, sur la route Leprince. Des coups de gaz lacrymogènes mêlés à des coups de feu, apparemment des tirs de sommation, ont troublé le sommeil des habitants.

Ce jeudi matin 28 juillet, entre 5 et 10 heures, la situation est restée la même dans les environs. Des échauffourées, opposant les forces de l’ordre aux jeunes manifestants armés de pierres et de gourdins se sont produits dans plusieurs coins. Flics et pandores pourchassent les manifestants jusqu’au fin fond des quartiers, à  bord de leurs pick-up ou dans une course à pied.

Des ordures versées sur la chaussée ont été  brûlées ainsi que de quelques rares pneus. Justement, les forces de sécurité se sont occupées des pneus usés hier. Elles en avaient ramassées beaucoup, pour éviter qu’ils soient brûlés dans les rues et ruelles par les manifestants.

Sans pitié, un groupe de manifestants dépouillait les passants de leurs biens. «Ils ne font que prendre les téléphones des gens, je les observe. Ils ont retiré beaucoup d’appareils. J’espère que tu n’as pas ton téléphone sur toi. Sinon, s’il te plaît, ramène-le à la maison», nous supplie une dame du coin.

La route est déserte. Seuls des téméraires, sur motos, y circulent, non sans risque. Aucun teuf-teuf. Même les piétons se demandent à quel saint se vouer. «Je vais à Kagbélen, c’est urgent. Mais je ne sais comment y aller. Je continue à pied jusqu’à Cosa, pour voir la situation qui y prévaut. C’est dommage!», regrette une dame voilée.

Le commerce est hermétiquement fermé. Même les échoppes dans les quartiers sont portes  closes.

Yaya Doumbouya