Le Médiateur de la CEDEAO est en Guinée depuis le 21 août. Thomas Boni Yayi tente de relancer un dialogue mort, depuis le départ vers l’Italie, de l’ancien Premier ministre, Mohamed Béavogui. L’ancien Président du Bénin espère, au-delà des autorités de la transition, rencontrer la classe politique et la société civile. Mais les échanges ont du mal à démarrer. La rencontre entre Yayi Boni et l’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, a été reportée sine die. Pendant ce temps, le Front national pour la défense de la Constitution ne courbe pas l’échine. Il appelle les Guinéens à descendre dans les rues du Grand-Conakry, les 29 août, 4 septembre et 5 septembre sur toute l’étendue du territoire.

Sur FIM FM ce 23 août, Mamadou Billo Bah, responsable antennes et mobilisation du FNDC, affirme que leurs manifestations n’empêcheront pas Boni Yayi de dérouler son programme : «On a envie de croire en sa médiation, parce que nous sommes demandeurs du dialogue, parce que le peuple de Guinée a tant souffert et on a envie de renouer avec l’ordre constitutionnel et le retour à la démocratie. Nous accordons cette chance au Médiateur, mais cela ne nous empêche pas de dérouler notre calendrier. Si le Médiateur réussit à obtenir quelque chose, nous allons arrêter. Dans une démocratie, la manifestation signifie cri de cœur. Le FNDC organise des manifestations pour demander au CNRD de respecter la Charte qu’il a rédigée de façon unilatérale ».

Selon lui, il est hors de question de mettre fin aux manifestations tant que les responsables du FNDC croupissent en prison ou qu’un cadre de dialogue inclusif et sincère n’est pas obtenu : «Nous supposons que lorsqu’on obtient le principe que le dialogue se fasse sous les auspices d’un Médiateur désigné par la CEDEAO, ce sera déjà un grand acquis. Mais au moment où je vous parle, le coordinateur du FNDC est en prison, le chargé des opérations est en prison, monsieur Saïkou Yaya Barry, un partenaire politique est en prison. Lorsqu’on ouvre un cadre de dialogue dans un tel contexte, je me demande s’il ne va pas se transporter à la Maison centrale ». Et toc !

Yacine Diallo