Dans une démocratie, manifester est un DROIT, tuer est un CRIME. Et ce, quel que soit son auteur, qu’il soit agent des forces de sécurité ou agent des forces de défense; qu’il soit manifestant ou contre-manifestant. Et l’État, en vertu de son obligation de protéger tous les citoyens sans distinction, a le devoir d’enquêter, poursuivre les auteurs devant la justice et demander leur condamnation.
En dépit du fait que la Charte de la Transition en son article 8 alinéa 2 dispose qu’ «Aucune situation d’exception ou d’urgence ne peut justifier les violations des droits de l’homme », on continue à tuer impunément des guinéens. Ce qui est surtout ahurissant dans tout cela, c’est la GÂCHETTE FACILE de nos agents responsables de notre sécurité lors du maintien d’ordre sur le terrain. Pourtant, la Loi sur le maintien d’ordre public en son article 45 alinéa 2 dispose : «Le recours à la force et aux armes à feu est soumis aux PRINCIPES de LÉGALITÉ, de NÉCESSITE et de PROPORTIONNALITÉ ». Il va plus loin en précisant qu’ «En cas d’utilisation d’armes à feu, le Commandant de l’Unité concerné DOIT, SANS DÉLAI, FAIRE UN RAPPORT d’incident aux supérieurs hiérarchiques. »
Seulement voilà, malgré toutes les allégations d’utilisation d’armes à feu lors du maintien d’ordre dénoncée par les médias et ONGs des droits de l’homme depuis l’entrée en vigueur de cette loi, nous n’avons jamais assisté à une communication publique de nos autorités, pour justifier l’usage des armes à feu en se basant sur de tels rapports. L’on s’interroge même si ces rapports sont faits. Si oui, à quoi servent-ils finalement ? Or, les enquêtes judiciaires sur les allégations de violations des droits de l’homme lors du maintien d’ordre devraient débuter là.
L’impunité est le terreau du crime. Halte à l’impunité !
Alseny Sall, chargé de Com de l’OGDH