Le 19 août, le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright a reçu la famille de Alpha Oumar Barry assassiné à Bambéto dans la soirée du 17 août en marge de la manif appelée par le Front National pour la Défense de Constitution (FNDC). Près d’une heure, la famille en quête de justice a échangé avec le ministre sur la nécessité de lui rendre le corps, pour une inhumation dans l’intimité familiale. Seulement voilà, Charles Wright a indiqué que l’enquête est en cours, la famille ne peut donc être en possession du corps maintenant.
Charles Alphonse Wright conditionne de rendre justice pour la victime que si sa famille ne politise pas le meurtre. «Nous vous assurons que la justice fera son travail, surtout nous pensons que vous trouverez la solution ici. Si dans les démarches, je ne vois pas une coloration politique, je soutiendrais la démarche. Le cas contraire, je ne marcherais pas. J’évite les manipulations de l’opinion. Depuis hier, le Procureur est saisi, les corps sont à la morgue. Nous attendons le résultat de l’autopsie pour savoir de quoi est décédé le jeune Barry. Il ne faut pas laisser les gens parler à la place de la justice. Je ne veux pas qu’on brandisse le corps, pour des fins politiques, car ce n’est nullement un trophée. La justice fera son travail pour tous ceux qui ont perdu la vie dans ces événements. Nous ferons notre travail conformément la loi, non à la volonté de quelqu’un. Ceux qui ont appelé à la manifestation répondront également devant la justice. N’acceptez pas qu’on expose le corps de l’enfant. Nous même, nous ne l’accepterons pas. Refusez toute manipulation, le corps vous sera restitué à temps opportun, après le résultat de l’autopsie (…) Je vous promets que justice sera rendue », a rapporté Yaya Kaira-bat Kaba, porte-voix du département, les propos du ministre lors de l’entretien avec la famille de Alpha Oumar Barry.
Naturellement, la famille de Alpha Oumar a obtempéré. Pathé Diallo, voisin et porte-voix de la famille, dit que le ministre a rassuré la famille que «justice sera rendue, pourvu qu’on n’ingère pas la politique dans l’affaire. Nous avons rassuré que la politique n’est pas mêlée du tout, parce que le petit n’était pas parmi les manifestants. Il revenait de chez sa sœur, c’est là-bas qu’il a reçu une balle sur son dos. Donc, nous ne politisons nullement cette affaire.»
De passage, la famille d’Abdoulaye Baldé, la deuxième victime, n’était pas présente à la rencontre. Aucune raison qui justifie cette absence n’a été avancée.
Ibn Adama