Le 5 août marque la fin de la trêve que le FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) avait observée, suite à l’intervention de Umaro Sissoko Emballo, prési de la Guinée-Bissau, prési en exercice de la CEDEAO. Telle est l’annonce faite par le Front qui a animé une conférence virtuelle ce vendredi 5 août. Il envisage des actions d’envergure dès la semaine prochaine contre le CNRD. Cela, soutiennent les responsables du FNDC, à cause du déficit de dialogue et contre la répression qui s’abat sur les populations des quartiers de l’axe Hamdallaye-Bambéto-Coza-Wanindara, Sonfonia, Cimenterie et Kagbelen.

« Nous sommes fin prêt pour les prochaines manifestations qui seront actionnées de façon graduelle. Nous avons adopté des stratégies face à la répression que la junte est en train d’abattre sur les populations des quartiers pro démocratie. Nous userons de tous les moyens légaux pour empêcher la junte de gérer le pays comme si c’était une propriété privée », a indiqué Sékou Koundouno, responsable stratégie et planification du FNDC. Il a insisté sur un moratoire sur tous les contrats miniers et toute forme de coopération économique qui impliquent le CNRD et son gouvernement. Parce que, selon lui, le CNRD est « illégal et illégitime », et donc qu’il ne peut « engager moralement et juridiquement l’État guinéen et son peuple de Guinée ».

S’agissant de « l’utilisation des enfants dans la rue » que fustigent les autorités ces derniers jours, Sékou Koundouno répond que dans le guide du manifestant, le mouvement est clair : les mineurs ne sont pas invités. « Nous sommes des personnes suffisamment responsables pour ne pas laisser des enfants participer dans les manifestations. Mais, vous ne pouvez pas investir les quartiers, défoncer les portes, frapper les gens, spolier leurs biens et dire que vous allez empêcher les gens de se défendre».  

Quant aux listes transmises à la CPI (Cour Pénale Internationale), Sékou Koundouno assure que les dossiers aboutiront. Parce que, dit-il, le mouvement s’est procuré des services des avocats et des experts pour travailler à ce que justice soit rendue aux victimes des différentes violences perpétrées par les forces de l’ordre. Et cela, quel que soit le temps que ça prendra.  Même que le FNDC est en train de venir en aide discrètement aux victimes et familles de victimes. A la question de savoir si le FNDC fait confiance en la justice guinéenne, Sékou Koundouno répond : « La  justice guinéenne est instrumentalisée, manipulée à souhait par le régime de Doumbouya. Actuellement, nous ne croyons plus en cette justice, aucun crédit. Nous n’allons pas la saisir. Il suffit de voir les chefs d’accusation contre les simples manifestants pour comprendre ».

Le responsable de stratégie et planification du FNDC annonce l’organisation d’une manifestation devant la commission de l’Union européenne en Belgique, le 14 août, pour dénoncer le déficit de dialogue, les tueries et la chasse à l’homme en cours en Guinée.

Ibn Adama