Incarcérés depuis fin juillet dernier, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur national et responsable des opérations du FNDC et Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’UFR croupissent toujours à la Maison centrale de Coronthie sans même se présenter à la barre. Ils sont inculpés pour : « Trouble à l’ordre public, incendie, pillages, destructions d’édifices publics et privés… » Deux mois plus tard, leur procès n’est toujours pas programmé.
Maitre Salifou Béavogui, un de leurs avocats tire la sonnette d’alarme : « C’est la désolation la plus totale. Cela fait plus de 60 jours que nos clients croupissent en prison sans procès, sans libération. Aujourd’hui, nous n’avons aucun repère, le dossier n’a aucune évolution ».
L’avocat estime que la justice refuse de hâter les pas juste pour garder des prévenus encombrants en détention : « Soixante jours d’instruction préparatoire pour des faits qu’on a qualifiés de flagrants auraient largement suffi. Mais ce sont les anciennes pratiques qui continuent toujours dans le milieu judiciaire. Quand on veut fatiguer quelqu’un, on le met en prison et on l’oublie, alors que le temps joue contre lui ».
Il se dit certain que Foniké Menguè et compagnie ne sont pas encore proches du bout du tunnel : « Aujourd’hui, il n’y a aucune perspective. Nous avons pris contact avec le juge en charge du dossier, il m’a dit qu’il l’a communiqué au parquet. Je pense que c’est un autre voyage qui commence. Il prendra peut-être un ou deux mois parce que ça fait plaisir de garder des innocents en prison. Pour le moment nous n’avons aucune visibilité ». Mais Me Béa ne désespère pas, il tape du poing sur la table : « Nous exigeons soit l’ouverture de leur procès soit leur libération parce que c’est leur droit ».
Les arrestations de ces trois membres du Front font suite à l’organisation de la manifestation du 28 juillet dernier et les jours qui ont suivi. Les autorités de la transition les accusent d’être derrière les violences qui ont caractérisé ces journées de mobilisation.
Yacine Diallo