Alors que le dossier sur l’expulsion de La Petite Cellule Dalein Diallo de son domicile de Dixinn-Port (février dernier) est pendant devant la justice, une école primaire publique, bâtie sur les ruines dudit domicile, a été inaugurée ce 7 octobre. L’infrastructure porte le nom de Ecole Primaire Barry Diawadou, ancien député et ministre de l’Economie et des finances.

L’école Barry Diawadou dispose de dix-huit salles de classes, réparties sur deux blocs. L’infrastructure est aussi dotée d’une bibliothèque, une infirmerie, une cantine scolaire, une direction de trois bureaux, une salle de formation pour les gens-saignants, deux magasins et des toilettes. Le «joyau» est réalisé par la Présidence pour une misère de 12 milliards de francs glissants, meubles y compris. 

«L’éducation est placée au centre (du projet) de la refondation de l’Etat, au centre de toutes les préoccupations de celui-ci. Nombreuses actions qui augurent un lendemain meilleur ont été réalisées dans le secteur de l’éducation et de la formation. Parmi lesquelles, le financement du plan d’urgence pour la relance du secteur éducatif et de la formation, l’institutionnalisation de la semaine du mérite scolaire, le rétablissement des bourses franco-arabe (un tort de dix ans réparé), la revalorisation des primes de surveillance, la rénovation de plusieurs écoles dont la première phase concernent 546 salles classes, le recrutement en cours de plus de 15 milles enseignants contractuels communaux», égrène le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing.

L’école accueillera, dans les prochains jours, 600 écoliers. Ce qui «allègera» les charges éducatives  à de nombreuses familles. «Réalisée en un temps record, du jamais égalé dans l’histoire de notre pays», déclare le ministre avant de jurer la main sur le palpitant d’étendre l’initiative sur tout le bled, afin de créer des meilleures conditions d’enseignement et d’apprentissage.

Le dirlo de l’éducation de Dixinn, Mamadi Konaté, indique que l’école Barry Diawadou permettra de réduire «drastiquement» le manque d’infrastructures, mais aussi le nombre d’enfants scolarisés dans les écoles privées,  parfois «chères pour des familles». «Nous nous inscrivons dans la ligne de conduite du département de l’Education pour redonner à notre système éducatif sa valeur d’antan. Pour cela, nous engagerons des responsables assidus et ponctuels pour son bon fonctionnement, afin de faire de cette école une référence au niveau national», conclut-t-il.

L’inauguration a accueilli de nombreux ministres, dont celui de la Justice et des droits humains, Alphonse Charles Wright. La justice guinée-haine qu’il dirige, considérée comme la boussole de la Transition, semble avoir laissé le litigie aux oubliettes, car il n’a connu aucune avancée remarquable, depuis huit mois. Or, la construction de l’école Barry Diawadou a été réalisée dans un délai de cinq mois, pendant que le dossier dort dans les tiroirs du tribunal de Dixinn. Un chantier réalisé avec une rapidité historique, «du jamais vu» dans l’histoire du bled, commente le ministre Guillaume Hawing. N’est-ce pas une façon d’indiquer à la justice la voie à suivre ? Même si elle statuera sur le dossier en faveur de La Petite Cellule Dalein Diallo, on n’espère pas que le domaine lui sera restitué. A moins que l’aiguille de la boussole du CNRD n’exige la démolition de l’école, pour y recaser l’ancien locataire. D’ici-là, celui-ci continuera, comme il clame, à faire confiance à la justice de son pays.

Yaya Doumbouya