C’est une bonne nouvelle pour le secrétaire exécutif de l’Ufr (Union des forces républicaines) et ses avocats. Saikou Yaya Barry a été arrêté et placé sous mandat de dépôt, le 30 juillet, à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie. Placé sous contrôle judiciaire, le tribunal de Dixinn l’autorise à se soigner en Tunisie.

Inculpé pour «trouble à l’ordre public, incendie, pillages, destructions d’édifices publics et privés… », Saikou Yaya Barry avait été admis d’urgence, le 7 octobre à l’hôpital national Ignace Deen pour «une crise et vomi du sang». Le même jour, sa santé se serait «fortement» améliorée, mais a été renvoyé derrière les barreaux, dans la soirée. Le 8 octobre, il est transféré d’urgence à l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne de Kipé, pour des soins plus appropriés.

Ses avocats Me Salifou Beavogui et Me Alsény Aissata ne baissent pas les bras. Ils ont dénoncé «une violation des droits de leur client». Après plusieurs tentatives de mise en liberté, sans succès, ils ont annoncé la préparation d’une nouvelle demande pour sa remise en liberté provisoire considérant que «son état de santé est incompatible avec le milieu carcéral». Ainsi, le 10 octobre, ils ont introduit une nouvelle requête qui s’est soldée par la libération de Saikou Yaya Barry.

Procédure de libération

Ce 13 octobre, dans l’émission Mirador de FIM FM, son avocat Me Béavogui explique que la libération ressort d’un effort conjugué de tout le collectif d’avocats qui défend Saikou Yaya. Il déclare que «malgré l’évacuation à l’hôpital sino-guinéen, l’état de santé de son client ne s’est pas amélioré. Après ce constat, nous avons saisi le doyen des juges de deux courriers dont l’un porte sur sa libération et l’autre sur son évacuation. On se réjouit, les deux ont été favorablement répondus».

Cependant, Me Béavogui reconnaît que son client a bénéficié d’une autorisation «très rare» dans le pays ces 20 dernières années. Il y voit une évolution «positive» de la justice guinéenne. Parlant du départ de son client, Me Béavogui explique que les démarches sont entamées : «Le procureur près du tribunal de première instance de Dixinn a envoyé l’ordre de mise en liberté à la maison d’arrêt juste après la réponse du juge. Nous l’avons également saisi pour qu’il alerte les autorités aéroportuaires afin que notre client ne soit pas bloqué à l’aéroport ».

Prise en charge médicale

La prise en charge médicale du secrétaire exécutif de l’Ufr fait polémique. Alors que plusieurs sources affirment qu’il est pris en charge par son parti, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, déclare : «Je démens de manière formelle l’information selon laquelle c’est Sidya Touré et son médecin personnel qui ont pris en charge les soins de Saïkou Yaya Barry. Ce n’est pas M. Touré, ni l’Ufr de s’en occuper. S’ils veulent le faire, personne ne les prive de cela, mais pour l’instant, ce n’est pas le cas ». Il ajoute que «c’est l’administration pénitentiaire qui a pris en charge tous les frais médicaux de Saïkou Yaya Barry ».

Se basant sur le fait qu’il est tombé malade en prison, d’aucuns estiment que c’est à l’État de prendre en charge son évacuation et l’intégralité de son séjour. Me Béavogui estime que « l’État a déjà fait ce qu’il peut faire, en prenant en charge le malade en Guinée ». L’avocat estime que c’est à la famille du leader politique de prendre en charge son séjour. Donc, ça ne sera pas au compte de l’État ».

Abdoulaye Bah