Initialement prévue le 18 octobre, la manifestation du FNDC (Front national pour la défense de Constitution) se tiendra le 20 octobre dans le Grand-Conakry, le jour où sera lancé le cadre de dialogue dit inclusif. Sans les ténors de la classe politique qui récusent les facilitatrices ainsi que la configuration actuelle du cadre de dialogue. 

En attendant, le FNDC intensifie la campagne de mobilisation sur les réseaux sociaux et sur les médias. Le 17 octobre, sur sa page Facebook, il s’est lancé dans une série de publication. «Quelqu’un qui refuse de déclarer ses biens depuis un an, peut-il être un bon élève en matière de lutte contre la corruption ?», s’interroge le Front, allusion au CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement). Toutefois, il l’invite à fournir la liste de ses membres, «parce que le Président Mamadi Doumbouya a promis qu’ils ne se présenteront pas à une élection. Qu’ils ouvrent un cadre de dialogue sincère et inclusif !»

Le FNDC appelle à une mobilisation «générale et sans précédent», afin de faire barrage à cette «énième imposture de la nébuleuse CNRD», aussi pour que leur leader, Oumar Sylla dit Foniké Mengué, sorte de prison.

Outre sa sollicitation à Paris de mettre un terme à la coopération militaire avec Conakry pour des raisons de violation des droits humains, le Front invite la junte à se ressaisir et à se remémorer des raisons l’ayant poussé à «s’accaparer» du pouvoir. «Les discours va-t’en guerre ne feront que durcir les positions et crisper la situation. Depuis l’annonce des sanctions graduelles par la Cédéao, la junte ne fait d’efforts qu’en narguant les citoyens», dénonce le FNDC.

Plus loin, les activistes écrivent que «partout où le changement a lieu, le peuple a tenu tête à la bêtise du pouvoir. La Guinée ne fera pas exception. Il faudra s’engager dans la lutte historique pour la reconquête de notre dignité et de notre humanité. C’est maintenant ou jamais ! (…) »

Pas de choix que de manifester

A propos du dialogue qui s’ouvre le 20 octobre, sans le quatuor : ANAD, RPG arc-en-ciel, FNDC-politique et CORED, le Front ne voit ni plus ni moins qu’un «semblant» de dialogue et un «mépris total» contre les Guinéens. «Nous n’avons pas d’autres choix que de reprendre les manifestations. Ne laissons pas la lutte du peuple confisquée par des putschistes. Mobilisons-nous pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel», appelle le Front national pour la défense la Constitution. Parce que, selon lui, la junte «n’a jamais été sincère. Elle s’évertue dans un jeu de dupes pour empêcher» un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Dans son communiqué du 17 octobre, le Front dénonce «la défiance,  l’arrogance, le dédain de la junte » face à ses revendications, estimant que celle-ci «n’a aucune légitimité et légalité à engager la Guinée vers un destin incertain.»

Yaya Doumbouya