26 octobre, 11ème audience du procès des massacres du 28 septembre 2009. Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba comparaît pour la 4ème fois. Les avocats de la défense étant pluriel, elle avait convenu au début du procès que chaque avocat pose des questions à son client. Mais après que Toumba Diakité a chargé ses coaccusés Moussa Dadis Camara, Marcel Guilavogui et Moussa Thiegboro Camara, les avocats de ces derniers ont décidé de répliquer en posant des questions à charge.
Ainsi Maître Abdoulaye Kéita, avocat de Thiegboro a pris la parole : « Vous maintenez que vous avez les éléments de Thiegboro au stade coiffés de béret rouge ? » « Pas seulement, il y était aussi avec ses éléments », répond Toumba qui poursuit que l’un des différends entre Thiegboro et les militaires, c’est que ses éléments se coiffaient en béret rouge. Ils étaient au stade en béret rouge. « Pouvez-vous nous citer des noms des éléments de Thiegboro ? » « Oui, Thiegboro lui-même ». «D’autres noms ? » «Je ne peux pas donner d’autres, c’est Thiegboro qui était au commande » dit Toumba. « Vous confirmez que Colonel Thiegboro n’avait pas d’armes au stade ? » « Je ne confirme pas cela », répond l’accusé. Après l’événement du 28 septembre, il n’y avait pas de fête au camp Alpha yaya ? « En ma connaissance, non. »
Vous avez dit que vous n’avez pas torturé ni violenté, vous confirmez ? « Oui ». « Vous dites que vous n’avez rien vu au stade ? » « Je n’ai pas dit cela ». « Vous avez dit que vous n’avez pas fait du mal à quelqu’un alors que c’est vous qui avez donné la mort à Makambo… « Je me réserve de répondre, parce que ce n’est pas le sujet qui fait l’objet de notre présence ici ». Pourtant, vous en avez fait cas… «J’ai expliqué cette histoire pour éclairer le peuple, savoir ce qui s’est passé, parce qu’on m’avait trop caricaturé », réplique Toumba Diakité. « Vous étiez à (la clinique) Ambroise Paré avez Thiegboro ? « Je n’étais pas avec eux là-bas. Ils m’ont trouvé là-bas ». Vous avez dit que le colonel Thiegboro Camara a des éléments à Sonfonia, vous confirmez cela ? «C’est exact », dit l’ancien aide de camp d’El Dadis. « Vous avez des preuves ? » « Nous sommes ensemble là-bas. C’est l’aide de camp qui vous parle ».
Maître Bérété, un autre avocat de poser des questions. Vous croyez à Foromo ? « Oui ! », répond Toumba. Comment étant musulman vous pouvez croire à des fétiches ? «J’ai dit que nous avons juré sur le coran et la bible, pour ne pas les décevoir, j’ai accepté ». Vous avez dit qu’il y a un ange, un diable. Est-ce que ce n’est pas pour intimider le tribunal ? «Non, Maître». « Vous avez dit que vous Marcel vous a dépassé au pont. Quel pont ? » « Je n’ai jamais dit que Marcel m’a dépassé. J’ai dit que j’ai trouvé Marcel avec ses hommes, j’ai constaté que le Président n’y était pas. J’ai continué vers la ville ». « Est-ce que vous ne deviez pas appeler le commandant de salon, avant d’aller au stade ? » « Le commandant du salon viendra répondre », répond l’accusé. « Vous étiez allé pour autre chose, pas pour rechercher Dadis alors. » « Ce n’est pas cela. Mon objectif était de rechercher Dadis ». Est-ce que vous pouvez sortir sans autorisation ? « Je n’étais pas un prisonnier ». Donc, quand Dadis dit que les militaires sont incontrôlés, c’est vrai ? «Ce n’est pas vrai, Maître. » « Qu’est-ce que vous êtes allé faire au stade ? « J’ai déjà expliqué cela ici ». « Est-ce que vous êtes tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal ? » « Je n’ai pas de réponse à cela, Maître ». «Vous parlez de Gono Sangaré, 500 hommes de Coplan, de contingent de Thiegboro, vous connaissez tout le monde, sauf vos hommes. Donnez-nous la liste vos hommes ». « J’ai été la seule personne à vous donner la structure de commandement de la Présidence. Je suis l’aide de camp de Dadis, ce sont les hommes qui sont à ma disposition. J’ai aussi mon salon », répond l’accusé. « Vous confirmez que Marcel a fait un accident ? » « Oui !» « Vous avez dit ici que c’était une petite voiture, comment vous le savez ? » « C’est moi qui la lui ai offert ». « Vous avez dit que la voiture s’est renversée ? » « Selon ses explications. » « Quel est le nombre de votre garde et la liste ? » « Cécé Haba, Jeannot Haba assassiné, Mamadou Alpha Baldé qui était mon secrétaire. J’ai un groupe de 11 personnes qui se relaient chez moi. A part cela, il y a les hommes du salon du Président qui étaient sous ma commande », a répondu Toumba. «Est-ce que Marcel était sous votre commandement ? » « Marcel est un électron libre, je ne le commande pas ». « Est-ce que Marcel était au stade, preuve à l’appui ? » « Marcel était au stade, il a blessé des gens. Il a tapé sur Sidya et il a retiré Cellou pour le traîner sur la pelouse ».
Au moment où nous mettions en ligne, deux avocats sur une dizaine qui doivent se relayer, pour poser des questions.
Mamadou Adama Diallo