Le 23 octobre à l’université Kofi Annan de Guinée, Dansa Kourouma, le président du Conseil national de la transition (CNT), a lancé les activités de la semaine de l’intégration africaine. Elle se déroule du 23 au 28 octobre à Conakry, sous le thème « Unité africaine : entre panafricanisme et intégration régionale ». Le Centre international de recherche et de documentation (CIRD) est l’organisateur de l’activité.
L’objectif de la semaine de l’intégration africaine est de réunir des scientifiques, personnes ressources pour partager, élargir les connaissances liées à l’intégration africaine. Il s’agit aussi de réviser l’histoire, les institutions et la politique d’intégration de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), fondée en mai 1963, devenue Union africaine (UA) en juillet 2002.
La semaine de l’intégration africaine s’inscrit dans le cadre du soixantième anniversaire de l’organisation. Le Centre international de recherche et de documentation (CIRD), porteur du projet, entend promouvoir l’intégration et le panafricanisme sur les campus via des débats, tables rondes, colloques, conférences « qui marqueront d’un sceau particulier à la commémoration de l’événement. » Le CIRD ayant « pour credo de comprendre le présent, construire le futur », indique que le soixantième anniversaire de l’UA est l’occasion de poser un regard scientifique sur le passé, le présent. Aussi, sur les atouts et les défis de l’intégration africaine afin de savoir ce qu’est devenu le rêve de pères fondateurs de l’organisation. Mme Safiatou Diallo, la fondatrice et présidente du Conseil d’administration du CIRD, déclare que l’intégration africaine « n’appartient pas qu’au passé. On verra comment elle se réalise dans le présent et quels sont les obstacles à son cheminement. Par exemple, nous avons des communications sur les transports, l’état des routes reliant nos pays, ou encore sur la politique agricole commune. Le tout est de mesurer le niveau d’impact de l’intégration sur les conditions de vie des populations des différents pays. »
La fondatrice rappelle que l’Afrique est traditionnellement riche d’espaces transnationaux où les populations se côtoient, vivent ensemble, sans tenir compte des frontières, créations « tardives et artificielles » du colon. «I| y a des formes d’intégration quotidiennes et qui passent inaperçues que nous cherchons aussi à découvrir pendant cette semaine. Au nom de l’équipe du CIRD, nous vous prenons l’engagement d’éditer cette semaine en Guinée ou ailleurs en Afrique, d’aller vers les universités de 1’intérieur du pays. Les communications qui y seront présentées seront publiées », a-t-elle promis.
Une table ronde se tiendra le 28 octobre au siège du CIRD, où des témoins de l’intégration africaine prendront la parole face « aux jeunes qui rêvent de plus d’intégration ».
« Le panafricanisme doit cesser d’être un slogan »
Dansa Kourouma, le président du CNT, déclare que l’idéal du panafricanisme nous oblige à bâtir une Afrique unie et prospère dans sa diversité. « La semaine se veut un moment de réconciliation nationale, de devoir de mémoire. Il n’est pas facile de regarder dans le rétroviseur, mais il faut absolument le faire, c’est impératif. Le panafricanisme est une physiologie politique qui prône l’unité africaine et le développement intégré au niveau régional et continental. Au-delà de l’attachement quasi-viscéral de chaque Africain à l’idée de l’UA, l’intégration africaine se veut d’abord un concept rationnel, pratique et pragmatique. »
Le président du CNT affirme que l’intégration est un état d’esprit, une manière d’être et de se sentir. « La semaine de l’intégration consolidera les aspirations actuelles du panafricanisme qui dépasse les revendications d’indépendance. Elle favorise la croissance économique via la création d’un marché plus vaste de produits et de services. » Dansa Kourouma invite à œuvrer pour un environnement propice à l’intégration régionale « pour nos enfants et l’Afrique de demain. Le panafricanisme doit cesser d’être un slogan. Il doit être l’incubateur d’une vision africaine, implantée par des états responsables, animés par des dirigeants conscients afin d’aller loin, ensemble », conclut-il.
Yaya Doumbouya