Dans une tribune de ce 30 juillet, Sékou Koundouno, le responsable des stratégies du FNDC, s’en est pris à la déclaration de l’ambassade des Etats-Unis en Guinée. Et pour cause, celle-ci a salué « l’enquête en cours » sur la disparition de Foniké Menguè et de Billo Bah.

Les États-Unis se laissent-ils berner par l’association de malfaiteurs qui dirigent le pays ou sont-ils complices des dérives dictatoriales de celle-ci ?

La question mérite d’être posée.

En effet, l’ambassade des États-Unis à Conakry a publié ce vendredi 30 août 2024 ” à propos des dirigeants portés disparus du FNDC “. Ce communiqué intervient plus de cinquante jours après l’enlèvement de Oumar Sylla dit Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah alors que le monde entier est informé de cet acte de grand banditisme commis par la junte militaro-civile. On pourrait bien se demander aujourd’hui quelle est l’utilité ou l’opportunité de ce communiqué.

Mais ce qui est plus choquant dans ce communiqué, ce sont les termes employés. L’Ambassade des États-Unis déclare saluer l’enquête en cours par les autorités guinéennes “. Mais de qui se moque-t-on ?

En effet, d’une part, aucune enquête n’est en cours et, d’autre part, aucune enquête n’est nécessaire puisque les deux responsables du FNDC sont bel et bien détenus par la junte militaro-civile.

Qu’est-ce qui peut donc expliquer cette attitude pour le moins hypocrite des États-Unis ?

Il faut trouver la réponse à cette question dans les intérêts que le gouvernement américain cherche à tout prix à protéger dans le projet Simandou à travers la société américaine Wabtec Freight Equipment qui vient de signer un contrat de 277 millions USD pour l’achat des trains minéraliers.

On sait déjà que la société américaine West Africa LNG Group est particulièrement intéressée aussi par un projet de gaz naturel liquéfié. Il est donc parfaitement compréhensible que les États-Unis d’Amérique ferment les yeux sur toutes les violations des droits de l’homme en Guinée, emboitant ainsi le pas de la France.

Voilà l’une des raisons pour lesquelles les pays occidentaux ne sont plus en odeur de sainteté dans de nombreux pays africains.

Sékou Koundouno

Responsable des strategies et planification du FNDC