Après l’annonce de l’exclusion de Cellou Dalein Diallo, la décision de justice ordonnant la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo, l’Union des forces démocratiques de Guinée assigne le porte-parole du gouvernement en justice et menace ses soutiens.
L’UFDG contre-attaque. L’UFDG cherche à faire annuler la décision rendue par le TPI de Dixinn à la mi-juillet, ordonnant la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo au sein du parti. Le 5 août, le parti dirigé par Cellou Dalein Diallo a annoncé à son tour avoir traduit le ministre porte-parole du gouvernement en justice. Selon les avocats de l’UFDG, cette procédure ayant conduit à l’annulation de l’exclusion de l’ancien député uninominal de Gaoual a été faite à leur absence. « C’est avec grande surprise que la requérante a appris sur les réseaux sociaux que le tribunal de première instance de Dixinn a rendu ce jugement par défaut. Curieusement, il est écrit dans le jugement que l’UFDG n’a pas daigné comparaître durant tout le long de la procédure nonobstant les diligences du tribunal. Or, l’UFDG n’a jamais reçu signification d’une assignation en nullité et en réintégration… L’UFDG n’a jamais été invité même par voie d’avenir à comparaître par devant le tribunal pour se défendre. » Selon les avocats, le parti n’était même pas au courant de ce procès. Sinon, disent-ils, le parti se serait défendu « pour mettre en déroute l’action de monsieur Ousmane Gaoual Diallo qui ne saurait nullement prospérer en droit. Tout porte à croire que cette action a été cavalièrement et clandestinement montée dans le seul but d’induire le tribunal en erreur et d’obtenir une décision de justice frauduleuse. »
Sur les «violations du règlement intérieur du parti » dont Ousmane Gaoual prétend être victime, les avocats disent que le plaignant se trompe : « Le règlement intérieur ne comporte que 54 articles. L’article 54 ne parle que des dispositions finales. » Ils jurent que l’exclusion du porte-parole de l’UFDG est « parfaitement justifiée par son comportement indélicat. » Ils parlent notamment des attaques, dans les médias et sur les réseaux sociaux, contre les responsables du parti. Ils mettent aussi en avant le fait que la décision ait été prise par le Conseil politique « auquel appartenait le demandeur. » Me Salifou Béavogui et compagnie estiment que ce jugement doit purement et simplement être annulé.
Pendant que les avocats déposaient cette assignation en annulation, l’UFDG se fendait d’une circulaire mettant en garde tout responsable et militants qui collaborerait avec Ousmane Gaoual et son mouvement.
Le CERAG s’offusque
Le Cercle des amis de Gaoual ne digère pas la mise en garde que l’UFDG a adressée aux militants et responsables du parti quant à toute collaboration avec lui. Du berger à la bergère ? Le CERAG tente de tourner cette sortie en dérision : « Quand l’ignorance et l’amateurisme se marient, ils donnent naissance à un enfant qui s’appelle bêtise. Voilà, ce qu’enfante la direction nationale de l’UFDG. S’agissant de cette direction, les militants doivent savoir qu’elle est réduite à un conglomérat de personnes qu’aucune pensée politique ni valeur éthique ne lie. Alors, ces gens produisent des exclusions infondées, et maintenant, ils se ridiculisent en décrétant des démissions fantaisistes », déclare Lamarana Petty Diallo. La fin du feuilleton n’est pas pour demain.
Yacine Diallo