Après les membres du CNRD à Cona-cris, ceux de la société civile à Coyah, c’est autour des partis politiques de plancher sur l’avant-projet de la nouvelle Constitution avec le Conseil national de la transition bavarde. A l’ANAD, la démarche divise.

En marge de l’adoption de l’avant-projet de la nouvelle Constitution, le 29 juillet dernier, le prési du Conseil national de la transition avait annoncé une série de rencontres avec les acteurs sociaux et politiques afin de bavarder encore sur ce texte. Le service après-vente ? L’étape avec les partis politiques s’est tenue à Kindia entre le 20 et le 22 août. Pas moins de 150 formations politiques ont été conviées à la fête.

Parmi les présents, des partis politiques membres de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD). Cette alliance avait pourtant décidé de snober la rencontre de Kindia et de rester fidèle à sa position de boycott. L’ANAD justifiait sa posture par le fait que l’avant-projet n’intègre pas des dispositions spéciales empêchant les acteurs du pouvoir actuel de faire acte de candidature pendant les prochaines élections. Comme c’est le cas des articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition. La structure aurait d’ailleurs préféré que lesdits articles soient reconduits dans l’avant-projet de nouvelle Constitution.

Edouard Zoutomou Kpoghomou s’explique : « Ce sont ces articles qui ont prôné l’intangibilité des dispositions pendant le processus électoral. C’est comme si en les occultant, on a des calculs derrière la tête. Les articles parlent effectivement de la candidature de tous les acteurs de la transition. Donc, c’est un point très important, c’est même le point le plus important. On ne peut pas ne pas prendre acte. Nous sommes des Guinéens, il faut qu’on se positionne par rapport à ce qui doit être fait et apporte des suggestions. Nous voulons d’abord que l’avant-projet soit corrigé avec toute l’inclusivité nécessaire.»

Mais la consigne a été royalement ignorée par le Rassemblement pour la république de Diabaty Doré. Celui-ci, pourtant très acerbe contre la junte jusque-là, s’est fièrement affiché aux côtés de Dansa Kourouma, prési du CNT. Mieux (ou pire), il n’a pas hésité de flétrir la stratégie de la chaise vide : « Quand une autorité t’invite à prendre part à quelque chose, il faut répondre. Le plus important, c’est la Guinée. Le pays est au-dessus de tout le monde. Je crois que le lieu était bien indiqué pour venir ne serait-ce qu’avec un simple rapport pour exprimer nos préoccupations. C’est un débat qui est ouvert, tout le monde a droit à la parole ici. Donc, c’était bien de venir avec des arguments pour que l’histoire ne nous condamne pas demain. »

Diabaty Doré de rappeler que son parti politique n’est astreint à aucune contrainte venant d’un quelconque bloc politique : « Le RPR n’est pas le seul parti à être présent à Kindia en tant que membre de l’ANAD. Il y en a 5 autres qui sont présents ici, et ils ont reçu les lettres d’invitations. Je crois que tous les partis politiques membres de l’ANAD sont indépendants. Quand nous recevons quelque chose, on se retrouve au sein de nos formations politiques pour discuter et le parti décide. »

Diabaty Doré a pris ses distances avec l’ANAD depuis avril dernier. Le politicard n’avait pas gobé ‘’l’attitude solitaire’’ du prési de l’UFDG dans la création de l’inter coalition appelée Union sacrée. Le patron du RPR s’était non seulement désolidarisé, mais il avait aussi refusé d’adhérer au mouvement. Et comme par magie, des acteurs majeurs de cette ‘’Union sacrée’’ comme le PDG-RDA ou encore l’ADC-BOC ont également répondu présent à Kindia

Yacine Diallo