Le départ du technicien guinéen Kaba Diawara de son poste de sélectionneur des équipes du Syli (Sénior et U23) a suscité de nombreuses réactions dans le monde du football guinéen. Cette décision, annoncée le 4 août, marque un tournant pour l’équipe, alors que les dirigeants espèrent insuffler une nouvelle dynamique pour les compétitions à venir dont les éliminatoires pour la CAN-2025 et le Mondial-2026.
Une décision pour l’avenir
Bouba Sampil, président de la Fédération Guinéenne de Football qui a limogé le coach a insisté sur le fait que Kaba Diawara quitte son poste sans avoir démérité. « Ce dimanche 4 août, l’encadrement technique du Syli A a été remanié de fond en comble, afin d’insuffler une nouvelle dynamique à l’équipe et de mieux la préparer pour les prochaines batailles. Personne n’a démérité» a-t-il déclaré sur son compte Instagram.
Il a souligné l’importance de ce changement dans la continuité, en reconnaissant les efforts fournis par l’ancienne équipe : « Chacun a donné le meilleur de lui-même dans le précédent mandat et je ne doute pas un seul instant que la nouvelle équipe aura à cœur de mériter la confiance placée en elle, individuellement et collectivement, surtout, elle permettra de renouer avec le goût de la victoire, cher à notre public sportif et à tous nos décideurs. Nous en avons le potentiel.»
Des opportunités manquées
Aboubacar Titi Camara, ancien attaquant du Syli national et ex-ministre des Sports, a exprimé une opinion plus critique. Selon lui, Kaba Diawara n’a pas su capitaliser sur les nombreuses opportunités qui lui ont été offertes. « Bien que la Guinée se soit qualifiée pour la phase finale au Cameroun, les attentes n’ont pas été comblées car le beau jeu était absent » a-t-il déclaré. Titi Camara a également mentionné les performances décevantes de l’équipe aux Jeux Olympiques de Paris, soulignant que Diawara « semblait penser qu’il était intouchable». Il a conclu en affirmant qu’il était temps de laisser d’autres talents contribuer à l’évolution du football guinéen.
Un départ précipité ?
Lucien Beindou Guilao, président de la Ligue Guinéenne de Football Professionnel a déploré ce qu’il considère comme un départ précipité. « Ce limogeage me fait de la peine, quand je pense au potentiel de nos jeunes» a-t-il déclaré. Il a souligné l’absence d’une identité de jeu claire sous la direction de Diawara. Guilao a également commenté le directoire exécutif mis en place pour diriger l’équipe en attendant la nomination d’un nouveau sélectionneur, insistant sur la nécessité de solidarité, de loyauté, et de transparence.
La dictature du résultat
Alpha Mamadou Bah, président du club de football Ted Afrique a expliqué que les mauvais résultats ont été déterminants pour le licenciement de Kaba Diawara. «L’ennemi numéro un d’un entraîneur de football, c’est le résultat» a-t-il affirmé, ajoutant que Diawara avait eu suffisamment de temps pour montrer ses compétences. Il a souligné l’importance d’une approche axée sur la performance, en affirmant que «dans le football, il n’y a pas d’amitié ni de sentiments. Il faut prendre les meilleurs.»
Avec le départ de Kaba Diawara, le Syli national entre dans une nouvelle phase. Les attentes sont grandes pour la nouvelle équipe technique, qui devra s’appuyer sur le potentiel des jeunes talents pour renouer avec le succès. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si ce changement apportera les résultats espérés par les supporters guinéens.
Abdoulaye Bah