La Chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières a rejeté, mercredi 12 mars, la demande de mise en liberté d’Alpha Mohamed Kallo, ancien dirlo général de la Banque nationale d’investissement de Guinée, BNIG. 

Ecroué depuis le 26 juillet 2022 à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie, Kallo et ses avocats (sans vinaigrette) ont soutenu que sa mise en liberté est nécessaire pour lui permettre de collecter des pièces, afin de se mieux défendre. Leur argument ? Alpha Mohamed Kallo est le seul détenu dans le dossier. Hormis ses trois co-accusés, il y a Afriland First Bank, la société Ejico SARL et la société Djoliba Pêche, poursuivies pour les mêmes faits, mais en liberté. « Je ne vois pas la nécessité de maintenir M. Kallo derrière les barreaux, permettez lui, Monsieur le président, de passer le reste du ramadan en famille. Ça fait près de trois ans qu’il est en prison », avance Me Jean-Baptiste Jocamey Haba, de la défense.

Me Pépé Antoine Lama, avocat de la partie civile (Agent judiciaire de l’Etat), conditionne la mise en liberté de l’ancien dirlo de la BNIG au paiement d’un cautionnement de 30 milliards de francs glissants. Sinon, qu’il retourne au gnouf.

Le substitut du pro-crieur, Amiata Kaba, estime qu’à ce stade de la procédure, la mise en liberté d’Alpha Mohamed Kallo pourrait entamer la « bonne marche » du procès.

Yagouba Conté, le robin, a rejeté la demande de mise en liberté du prévenu et a renvoyé l’affaire au 19 mars, pour la suite des débats.

Alpha Mohamed Kallo et ses collaborateurs Ibrahima Tounkara et Maurice Eugène Alecaut sont poursuivis pour « corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux », entre autres, portant sur une misère de 119 milliards de francs glissants.

Yaya Doumbouya