Le Parti des jeunes pour le développement de la Guinée (PJDG) se réveille. A travers un poing de stress le 9 avril à Cona-cris, le parti a réaffirmé ses ambitions politiques et invité la jeunesse à prendre ses responsabilités, pour développer le bled. Et comment ?

Agréé en 2011 sans démarcation officielle, le PJDG n’accompagnait que des partis poétiques plus présentatifs que lui. Ses valeurs et ses ambitions étaient aux oubliettes. A l’orée des échéances électorales devant marquer la faim de la transition, le prési du parti les dépoussière et les remet au goût du jour. Mamadi IB Kourouma et ses lieutenants ont soufflé sur la braise, pour se faire voix.

« Le PJDG n’a pas de passé à défendre, mais un futur à construire. Nous apportons une réponse aux maux de la Guinée. Nous ne sommes pas un parti de plus, mais un parti rénovateur, plein  de jeunes engagés qui veulent assumer leur rôle dans le devenir de la nation. Depuis longtemps, les mêmes méthodes sont appliquées, des promesses non tenues. Notre système de santé est précaire, l’enseignement public est à l’abandon, la justice est à revoir, les forces de défense et de sécurité sont à reformer », égrène  Mamadi IB Kourouma. Son PJDG s’engage à construire un avenir meilleur à la jeunesse, à apporter un bien-être au populo, le bled aurait tout pour réussir : ressources naturelles, main d’œuvre abondante. Selon le prési, son parti n’imitera poing les autres dans la conquête du pouvoir, mais apportera une solution nouvelle aux problèmes qui assaillent le bled.

« Nous avons choisi la politique comme outil de transformation de la société, en profitant de notre jeunesse et mettant en lumière les compétences de la jeunesse. Sur le plan institutionnel, nous voulons une gouvernance propre, moderne, numérisée, mais aussi mener une lutte efficace contre la corruption. Nous aurons des services publics digitalisés, les budgets participatifs pour chaque commune. La Guinée mérite mieux que des détournements… La jeunesse doit prendre ses responsabilités », martèle-t-il.

Comment mettre fin à l’exode rural ?

La priorité du Parti des jeunes pour le développement de la Guinée est de mettre faim à l’exode rural, avec sa politique ‘’le kit de développement inclusif’’. Il s’agira, entre autres, de bâtir une école, un centre de santé, un point d’eau, mais aussi de doter un engin agricole et une unité de transformation à chaque localité. Une manière d’inciter, dit-on, les jeunes à rester en milieu rural. « L’exode rural est massif. Conakry est saturé, car il n’y a pas de solution à l’intérieur du pays. Nous devons être en mesure de proposer à chaque Guinéen une solution, que ce soit dans l’accompagnement pour des projets, dans la formation ou dans l’entrepreneuriat », clame le prési du PJDG.

Soulager les familles modestes

Pour soulager des familles modestes , le parti veut mettre en place un « revenu minimum de dignité » de 500 000 francs glissants, par famille. « Nous avons fait l’annonce le week-end dernier lors de notre assemblée générale. C’est  peu, mais il faut le faire. C’est une façon de donner solution à chaque famille. S’il faudra l’améliorer, on en parlera. Cette politique concerne 3 millions de familles en Guinée », précise-t-il, sans dire comment ces familles ont été identifiées. Une fois élu Prési de la roue-publique, Mamadi IB Kourouma promet de mettre sur pied une banque de l’entrepreneuriat jeunes. Selon lui, cet instrument financier créera 10 000 entreprises par an. Mais pour l’heure, le PJDG n’est pas prêt à travailler avec la junte, car une transition ne développe pas un pays, estime-t-il.

Yaya Doumbouya