Samedi 19 avril, le porte-parole du Mouvement Démocratique Libéral, Moïse Diawara, a présidé l’assemblée générale au siège national du parti à Nongo. A l’ordre du jour : situation générale du parti, la prochaine comparution de son président Aliou Bah, les préparatifs pour la reprise des sit-in.

Les responsables du MoDeL ont insisté sur l’importance d’un enrôlement biométrique massif de leurs militants en vue de la prochaine élection présidentielle. Le parti appelle à se conformer aux textes en vigueur et à mettre à jour leur situation au sein de la formation politique. Dans cette dynamique, une formation à destination des délégués électoraux sera lancée prochainement, afin de renforcer la surveillance du processus électoral, même si le MoDeL redoute une possible entrave de la part du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, chargé de l’organisation des élections. Le parti se dit aussi sceptique quant à la capacité du gouvernement à enrôler les millions de lancée guinéens en âge de voter, dans un délai de 45 jours.

Revenant sur l’audience du 16 avril, Moïse Diawara a salué la décision des avocats d’Aliou Bah de se retirer de la salle, pour des raisons de sécurité. « C’était une décision très sage, car les motifs invoqués étaient légitimes. Ils ont évoqué la sécurité de leur client, la leur, ainsi que celle des militants ». Moïse Diawara s’est dit choqué de constater la présence de plus de 200 personnes dans la salle d’audience, dont la majorité ne semblait pas comprendre la nature du procès. « Ceux qui étaient là n’étaient même pas dans l’esprit du procès. Certains en ont profité de la fraîcheur, pour dormir ». Il a rapporté les propos d’un des infiltrés : « On ne nous a même pas servi de l’eau, ni donné à manger et on ne nous a pas non plus versé nos primes. Je regrette d’être venu…»

« Le procès de la honte »

Même les diplomates se sont vus refuser l’accès à la salle le 16 avril. Moïse Diawara dénonce un « acharnement excessif » contre son parti et son président, qualifiant le procès de « politique » et de « honteux ». Il déplore : « Je me demande pourquoi, dans nos décisions, nous ne tenons pas compte de l’image de notre pays. C’est humiliant et extrêmement dangereux pour notre système judiciaire. À l’heure de la mondialisation, les pays rivalisent pour se développer, nous, nous contribuons à la destruction de notre propre justice. »

Il a également critiqué l’attitude du parquet, qu’il a accusé de vouloir distraire l’opinion publique. « Comment peut-on se plaindre de l’enregistrement d’un procès public alors même que des haut-parleurs étaient installés à l’extérieur de la salle ? Quand on n’a pas d’arguments, on invente, on crée des dossiers pour compromettre l’accusé ».

Pour clore son assemblée générale hebdomadaire, le MoDeL a annoncé la reprise de ses sit-in dès samedi 26 avril. L’objectif est protester contre les détentions et condamnations arbitraires, démontrer sa force de mobilisation et exiger la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques.

Abdoulaye Bah