Dans le cadre de l’enrôlement national en cours, le ministre en charge de l’Enseignement pré-universitaire et celui de l’enseignement technique ont lancé une opération de recensement de masse au sein des établissements scolaires. Selon eux, la délocalisation du processus vers les écoles, notamment au Lycée Donka et à l’ENSAC (École nationale de secrétariat et d’administration du commerce), vise à lever les obstacles logistiques rencontrés par les élèves et enseignants dans les quartiers. Une initiative saluée tant par les responsables éducatifs que par les bénéficiaires.
Le mercredi 14 mai, les ministres de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi ont poursuivi leur campagne de recensement dans les établissements scolaires, cette fois-ci dans la Commune de Dixinn, précisément au lycée Donka, en présence des élèves ainsi qu’à l’ENSAC.
Pour le ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Jean Paul Cedy, l’initiative vise à contourner les longues files d’attente et les contraintes horaires qui freinent la participation des élèves dans les centres de recensement des quartiers. Selon lui, le recensement n’est pas une affaire sectorielle, mais une démarche citoyenne qui concerne toute la population guinéenne, y compris les élèves. « Vous verrez à la suite de cette série de recensement dans les écoles que le taux va bondir, car c’est une population très jeune, très importante. C’est un exemple à suivre partout dans le pays», a-t-il déclaré. Insistant sur l’importance de la responsabilisation des élèves, notamment ceux de l’Enseignement technique, qui bénéficient d’aides publiques et qui devraient figurer dans les bases de données officielles.

De son côté, Djenab Touré, Directrice nationale des Affaires politiques et de l’Administration électorale, salue la synergie entre les deux ministères. Elle annonce la poursuite de cette opération dans les préfectures de l’intérieur. « Il est essentiel de mobiliser ensemble l’enseignement secondaire et technique pour un recensement efficace et rapide. Le temps est compté, chaque Guinéen doit être pris en compte », a-t-elle souligné.
Sur le terrain, cette délocalisation est accueillie avec enthousiasme. À l’ENSAC, le directeur, Amadou Tidiane Diallo, exprime sa satisfaction. « Nos apprenants et encadreurs ont tenté plusieurs fois de se faire recenser dans leurs quartiers, sans succès. Amener les agents recenseurs jusqu’à nous est une initiative salutaire ».

Même constat au collège 1 Donka. Pour la principale de cet établissement scolaire, Thérèse Togba, l’adhésion est croissante depuis que l’âge de participation a été précisé. « Voir les agents venir dans notre école est un vrai soulagement. Nos élèves sont à l’école toute la journée, ils n’ont pas le temps ni l’énergie pour faire la queue dans les quartiers », a-t- elle indiqué.
Bien que le recensement biométrique lancé le 15 avril dernier représente une étape importante pour la gestion du registre administratif, son déroulement suscite de vives préoccupations. De nombreux citoyens dénoncent la lenteur des opérations, le manque de professionnalisme de certains agents recenseurs et des carences logistiques constatées aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Des efforts restent donc à fournir, pour améliorer le dispositif afin de permettre la population à se faire enrôler.
Mariama Dalanda Bah