L’idée de la candidature de Mamadi Doum-bouillant qui a germé dans certains esprits en février dernier fait son chemin. Le 30 octobre, plusieurs villes du bled ont battu le macadam pour appeler le chef de la junte, Gêné-râle Doum-bouillant, à candidater à la prochaine présidentielle. D’autres ont payé sa caution. Des actes qui rappellent tristement les appels à l’endroit d’Alpha Grimpeur pour briguer un mandat anticonstitutionnel.
Les vieilles et vilaines habitudes ont la peau dure en Guinée. Jeudi 30 octobre, des Guinéens ont marché, non pas pour réclamer de meilleures conditions de vie, mais pour réclamer au chef de la junte sa candidature à la pestilentielle du 28 décembre prochain. À travers Cona-cris et autres buissons de l’arrière-bled comme Labé, Mamou, Télimélé, Pita, Kindia, notamment, des ados et surtout des nounous ont été mobilisés, pour la marche. À hue et à dia, ils ont demandé à Doum-bouillant de marcher sur sa promesse de ne pas se présenter aux élections devant marquer la fin de la transition qu’il pilote depuis plus de 4 ans.
Pour mobiliser la foule, des actes peu catho ont été posés par ces flagorneurs, en complicité avec, évidemment, les administrateurs locaux : Gouv, préfets, sous-préfets, prési de délégations spéciales, nommés par Mamadi Doum-bouillant. Des cadres (en bois), des bouffe-la-craie, des pontes du régime, n’ont pas lésiné sur les moyens. Marchés, écoles, administration ont été fermés pour la plupart, pour « donner un éclat particulier » à la démagogie. Sans surprise, des cadres de l’administration, des leaders poétiques de particules cabines téléphoniques, ayant soutenu Alpha Grimpeur à franchir le rubicon, mais qui l’ont conspué aussitôt qu’il a été renversé, sont encore à la manœuvre. Derrière des masques ou parfois à visage découvert. Ces laquais, obséquieux devant l’éternel, sont prêts à tout, pour justifier la candidature de Mamadi Doum-bouillant. Les affiches des portraits de Mamadi Doum-bouillant avec des slogans ronflants ne suffisant plus, ils parlent au nom du peuple.
Ces promoteurs récidivistes, comme sous Alpha Grimpeur, ont payé la caution pour Mamadi Doum-bouillant. Le montant se chiffre à des milliards de francs glissants. Loin de la caution fixée par la Direction générale des élections, DGE.
Les bouffes-la-craie du supérieur qui menacent d’aller en crève, pour exiger le respect du décret D/2024/0027/PRG/CNRD/SSG du 24 janvier 2024, portant sur la fixation des rémunérations des fonctionnaires titulaires de grades dans les IES, CR et CDI, apprécieront.
Ces valets marcheurs à travers le bled foulent au sol les sacrifices consentis par plusieurs de leurs compatriotes qui ont payé de leur vie, pour l’instauration de la démocratie et de l’État de droit en Guinée.
Mamadi Doum-bouillant leur prêtera-t-il une oreille attentive, pour sortir par la petite porte de l’Histoire ? On croise les doigts. À moins d’un report in extremis de la date du 28 décembre prochain, les Guinéens seront situés sur la candidature oui ou non de Mamadi Doum-bouillant en ce début du mois de novembre. Selon la nouvelle Constitution, les candidatures à la présidentielle sont déposées au Greffe de la Cour constitutionnelle 55 jours au plus tard avant la date du scrutin. L’alinéa 1 de son article 47 précise que « la Cour constitutionnelle arrête et publie la liste des candidats, quarante-cinq (45) jours au plus tard avant le jour du scrutin. » Faîtes vos calculs, quarante-cinq jour avant le 28 décembre.
Mamadou Siré Diallo


