La délégation syndicale de l’Office guinéen de publicité (OGP) a animé un point de presse ce jeudi 11 décembre au siège de l’institution à Taouyah, dans la commune de Ratoma. Objectif : apporter un démenti aux accusations formulées par un ancien collaborateur et annoncer l’introduction d’une action en justice contre lui.
Le 2 décembre, Oumar Camara, recruté sous la direction de l’ancien dirlo Mandian Sidibé et qui se présente comme porte-voix de « 207 agents contestataires » engagés entre 2021 et 2022, a accusé la direction actuelle, dirigée par Aladji Cellou Camara, de malversations financières, d’abandon du personnel et d’opacité dans la gestion. Il réclame sa réintégration ainsi que celle de ses camarades et le paiement immédiat de plusieurs mois d’arriérés de salaires. Oumar Camara soutient par ailleurs que le prési Mamadi Doumbouya aurait ordonné leur intégration à la Fonction publique et débloqué la misère de 17 milliards de francs glissants, destinés à régulariser leur situation administrative et salariale. Mais, il accuse la direction actuelle de l’office de ne pas exécuter la décision du Palais Mohammed V.

Face à la presse jeudi 11 décembre, entouré de quelques collègues, Charles Mohamed le Kolié de secrétaire général de la délégation syndicale a catégoriquement démenti les propos d’Oumar Camara, qu’il accuse de « tentative de déstabilisation ». Selon Charles, les agents engagés sous l’ère Mandian Sidibé ont tous été enrôlés en qualité de stagiaires, censés être pris en charge par le gouvernement pour une durée d’un an, en attendant la réorganisation générale de l’OGP. Cependant, il affirme que les 17 milliards annoncés par les autorités n’ont jamais été débloqués. « Que celui qui peut prouver l’existence de cet argent se manifeste », a-t-il défié.
Accusations infondées
Le syndicat reproche à Oumar Camara de n’avoir « jamais mis les pieds dans une agence de l’OGP » depuis son enrôlement. « Il parle de licenciement et affirme que les stagiaires ne sont pas payés depuis 11 mois. Ce sont des allégations totalement fausses. Aucun stagiaire n’a été privé de salaire. D’ailleurs, Oumar Camara a été renvoyé par Mandian Sidibé lui-même. Il n’est plus dans le fichier de paie de l’Office depuis 2023 », a révélé le conférencier.
Il a juré la main sur le palpitant que la situation des travailleurs est stabilisée depuis janvier 2025. « Aucun employé n’a été inquiété cette année, et les salaires sont versés régulièrement à partir du 25 de chaque mois ». Qualifiant les sorties de Oumar Camara de « harcèlement », Charles Kolié annonce qu’une plainte sera déposée contre lui, estimant qu’il doit répondre de ses accusations « sans fondement ».
Il a invité les employés se sentant lésés ou confus à se rapprocher de la direction générale, tout en mettant en garde « toute personne cherchant à nuire aux intérêts des travailleurs ».
Gestion catastrophique
Charles Mohamed Kolié, se trouvant lui-même dans cette situation “difficile’’ avant sa régularisation, n’a pas mâché ses mots à l’égard de la gestion précédente. Il dénonce notamment le non-paiement des arriérés, le détournement présumé des cotisations destinées à la CNSS, l’absence de prélèvement d’impôts malgré leur déduction sur les salaires, une baisse progressive et injustifiée des salaires, allant jusqu’à 50 %, six mois sans salaire pour un groupe d’agents et quatre mois pour un autre.
Selon lui, toutes les alertes adressées à l’État par le personnel seraient restées sans suite, ce qui aura poussé les travailleurs à « prendre leur destin en main », pour éviter la fermeture de l’entreprise. Ce qui aurait mené à un changement de direction à l’OGP, en décembre 2024.
Abdoulaye Pellel Bah


