Norbert Zongo l’avait dit ; « Les peuples comme les hommes finissent toujours par payer leurs compromissions politiques : avec des larmes parfois, du sang souvent, mais toujours dans la douleur.» En Afrique, la compromission des peuples s’effectue à 3 niveaux:
Le premier niveau est constitué d’intellectuels opportunistes qui se servent de leurs connaissances livresques pour aider les dictateurs à donner un contour idéologique et politique à leur tyrannie. Le tyran peut voler, tuer, emprisonner, torturer… il sera défendu, intellectuellement réhabilité par des « cerveaux » au nom de leurs propres intérêts. Résultat : la plupart de ces intellectuels finissent par s’exiler, ou sont froidement exécutés ou « se suicident » en prison. Les plus heureux sont ceux qui sont dépouillés de leurs biens et de leurs privilèges avant d’être jetés en pâture au peuple…Un tyran n’a pas d’amis éternels.
Le deuxième niveau est constitué par les opposants de circonstance. Ils se battent et entraînent des hommes sincères avec eux avant de rejoindre l’ennemi d’hier, avec armes et bagages, surtout avec la liste des opposants sincères. Résultat: ils bénéficient des grâces du tyran pendant quelques temps avant d’être éjectés, emprisonnés ou tués…Un dictateur n’a confiance en personne, surtout pas en un ancien opposant.
Le troisième niveau est constitué des « indifférents ». Les « pourvu que », la pure race des égoïstes myopes (pourvu que mon salaire tombe, pourvu que je n’aie pas d’ennuis, pourvu que rien n’arrive à ma famille…). Résultat: personne n’échappe à une dictature lorsqu’elle s’installe dans un pays. Comme le dit la sagesse populaire, chaque peuple a le régime qu’il mérite. Et chaque compromission avec une dictature est toujours payée au prix fort. Jusque-là, la règle n’a souffert d’aucune exception.