Le Premier ministre Ibrahima Cas-sorry Fofana l’a martelé : les mois à venir vont être très durs pour la population. Déjà considérable, la pression sur le pouvoir d’achat du guinéen moyen pourrait s’accroître après le mois de ramadan 2021. Au lendemain d’une présidentielle qui a occasionné une saignée financière énorme, le gouvernement fait face un déficit budgétaire aigu. Pour payer cette facture, le Président Alpha Condé et son équipe auraient décidé de se tourner vers la population. Le ministre des Hydrocarbures a confirmé, ce 23 mars, chez nos confrères de FIM FM que le prix du litre à la pompe va probablement augmenter après le mois de ramadan :
« Ce qui est arrivé au mois de mars, quand on a calculé le prix, au réel il était supérieur aux 9000 GNF à la pompe. Nous avons présenté la structure à la hiérarchie. Celle-ci avait la décision de nous instruire d’augmenter ou d’instruire le ministre de l’Economie de subventionner momentanément, en attendant que nous sortions du mois de ramadan. La deuxième option a été prise. Mais je vais le dire clairement puisque nous sommes dans une dynamique de flexibilité du prix, si d’ici la fin du mois de ramadan le baril baisse considérablement, on pourrait recalculer pour voir s’il y a nécessité d’augmenter ou pas. Mais si le baril reste à son niveau actuel, au sortir du mois de ramadan il y aura une augmentation. Il faut le dire clairement ».
Diakaria Koulibaly justifie cette posture par le fait que le gouvernement perdrait actuellement, selon lui, des milliards de francs guinéens en subventions : « Nous sommes dans une situation où, pour maintenir le prix du carburant à 9000, l’État est obligé de renoncer à ses taxes. Nous avons amputé la taxe flottante, nous avons fait la même chose sur les droits de douane. Tous les mois, la structure du prix est faite en fonction de l’évolution du prix du baril à l’international. Le calcul est fait à fréquence mensuelle. Chaque mois nous calculons le prix réel que nous comparons au prix officiel. Quand le prix le prix réel est supérieur au prix officiel, nous avons deux options : soit nous augmentons le prix du carburant, soit l’État décide de subventionner pour des impératifs sociaux ».
De petits aigris notent que le prix du baril était tombé sous la barre des 30 dollars ces derniers mois sans que cela ne se répercute sur le litre à la pompe.
Yacine Diallo