Dans la nuit du 25 avril, des accrochages ont une nouvelle fois éclaté entre les forces de l’ordre et un groupe de jeunes aux alentours de la mosquée ‘’turque’’ de Bambéto. Alors que les fidèles musulmans étaient en train de prier, agents de police et une bande de jeunes se sont affrontés : jets de pierres, tirs de sommation et gaz lacrymogène jusque dans la cour de la mosquée. Les échauffourées ont provoqué une grosse panique dans la zone, c’était le sauve qui peut pendant une bonne demi-heure. Au lendemain de ces accrochages, chacun accuse l’autre de provocation. Rencontré ce 27 avril, un haut responsable de cette mosquée explique qu’elle n’était pas particulièrement visée : « Il y a eu accrochage entre jeunes et forces de l’ordre, mais la situation a été vite maitrisée. Vous connaissez l’Axe, quand il y a une petite rencontre entre ces deux groupes, des problèmes arrivent toujours. Mais la mosquée turque n’a pas été particulièrement visée. Nous avons été des victimes collatérales. Ce qui a un peu envenimé la situation, c’est qu’il y a assez de monde dans la mosquée. Sinon hier, nous avons prié sans problème, et je crois que cela va continuer comme ça ».
Depuis le début du ramadan, les altercations sont récurrentes entre flics et forces de l’ordre dans la zone de Koloma. Au tout début, les jeunes pestaient contre ce qu’ils appellent les tracasseries policières. Les policiers, eux, accusent les jeunes de les provoquer. Ils se seraient même plaints auprès des responsables de la mosquée turque : « Notre rôle c’est de sensibiliser les gens, nous avons sensibilisé les jeunes, nous leur avons dit de les laisser tranquilles. Mais sachez qu’il y a certains jeunes qui se mélangent avec ceux qui viennent prier pour créer des faux problèmes. Sinon nous côtoyons la police, la mosquée n’avait jamais été attaquée. Cette fois-ci, les jeunes qui s’affrontaient avec eux se sont repliés dans la cour…Beaucoup de fausses informations circulent à propos de cette affaire, mais c’est juste une affaire spontanée ».
Après les échauffourées, une information selon laquelle une centaine de femmes parties prier a été raflée et déposées à la CMIS n°2 s’est répandue. Leur libération aurait été conditionnée par le paiement d’un montant d’un million de francs guinéens chacune. Ce responsable dément : « Ce n’est pas vrai. Hier soir je suis allé à la police, il n’y avait personne, le violon était vide. Il n’y avait même pas de prisonniers garçons, à plus forte raison de femmes. Je ne dis pas que des gens n’ont pas été arrêtés, mais personne n’est détenu là-bas ».
Yacine Diallo