L’ONG NRGI (Natural Ressources Governance Institute) évalue l’évolution de l’exploitation des ressources minières en Guinée, notamment son impact sur l’économie nationale. Depuis l’apparition de la pandémie Coronavirus, l’ONG évalue l’impact de la maladie sur le secteur minier, intitulé « évaluation de l’impact de la pandémie de coronavirus en cours sur le secteur minier et la gouvernance des ressources en Guinée »
Ainsi, dans sa mise à jour de cette évaluation au 31 mars 2021, NRGI note que, soutenue par un secteur minier dynamique, l’économie guinéenne a fait preuve d’une résilience inattendue face à la pandémie de coronavirus. « Toutefois, malgré l’augmentation continue des exportations minières en 2020, comme au cours des cinq dernières années, les revenus du gouvernement et des entreprises n’ont pas reflété cette croissance, notamment en raison de la baisse des prix de la bauxite. En outre, le secteur non minier a été considérablement touché par la pandémie et les restrictions de déplacements qui en ont découlé ».
Selon NRGI, les cinquième et sixième revues de la Guinée menées par le Fonds monétaire international (FMI), et publiées en décembre 2020, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel atteindrait 5,2% en 2020 (contre 2,9% estimée en avril 2020), mais l’activité non minière progresserait seulement de 2,4%, soit environ la moitié des prévisions d’avant la pandémie. Le FMI prévoit un maintien de la progression du PIB réel à 5,5 % en 2021 et à 5,2 % en 2022, toujours soutenu par le secteur minier. La dette publique pourrait atteindre 43,2% du PIB en 2021 pour se stabiliser à 40,4 % en 2025 ».
NRGI fait quatre recommandations au gouvernement pour une gestion efficace non seulement du secteur minier mais aussi l’économie en général. Elle indique que bien que la croissance économique et le niveau d’endettement de la Guinée restent stables, le gouvernement doit se préparer à des demandes de soutien des entreprises et se prémunir du « nivellement par le bas ».
Le gouvernement a été bien inspiré d’accroître la transparence sur ses prêts adossés aux ressources, et devrait considérer des renégociations avec ses partenaires chinois. Le gouvernement guinéen devrait envisager de lisser sur plusieurs années les dépenses importantes en cours, issues des fonds miniers de développement local (FODEL et FNDL).
Le code minier guinéen contient de solides dispositions en matière de transparence et de redevabilité, mais la pandémie et d’autres crises sont susceptibles d’altérer le rôle des acteurs de la société civile et les performances de la Guinée dans la gouvernance minière ». Rappelons que l’évaluation initiale avait été publiée en juin 2020.
Ibn Adama