Vendredi, 30 avril, une plénière est programmée à l’hémicycle rectangulaire qui nous sert de parlement. Deux projets d’accord à l’ordre du jour. L’un porte sur la convention de rétablissement de la société agro-industrielle Guinéo-Emiraty, introduit par le mystère de l’Industrie ; l’autre, sur un protocole d’accord en matière de défense entre le goubernement guinéen et celui d’Arabie Saoudite. Deux projets de lois qui ont connu des fortunes diverses. Le second adopté à l’unanimité, le premier renvoyé en seconde lecture. Mais Damaro Cas-marrant, tout puissant président de l’Assemblée nationale, avait à cœur de discipliner un dépité ‘’récalcitrant’’. Oumar Sylla alias ‘’Joe Bébéto’’ s’en était pris au PM, Cas-sorry Fofana lors de la présentation de sa politique générale, à propos de la hausse des prix des denrées de première nécessité. Quand Joe Bébéto a voulu prendre la parole ce vendredi 30 avril, il a été stoppé net par Damaro : « Je vous commets au respect et à la discipline au parlement pendant les débats. Je sais que vous avez eu un très grand succès la dernière fois avec votre show de Konkoé. C’est vrai qu’on n’a pas eu le temps d’en discuter, mais ce dont vous devez vous souvenir, le pêcheur, en vendant son konkoé, envoie son enfant à l’école, c’est dans ça il paie ses impôts, il s’habille, il se soigne, il voyage. C’est dans son konkoé qu’il construit ».
Le patron de l’Assemblée nationale est sans équivoque, cette flambée des prix a des explications : « Même si on pêche ici, mais si le sac de ciment, les médicaments sont plus chers, il sera obligé d’augmenter le prix de son konkoé pour pouvoir vivre. C’est pour dire que tout est absolument lié. Quand quelqu’un construit un bâtiment, ceux qui vendent le ciment font des affaires, ceux qui extraient le sable, le gravier, les menuisiers… font des affaires, mais dès que vous arrêtez le travail, tous ces gens-là n’ont plus d’affaires. C’est l’interdépendance. C’est peut-être au-delà de votre compréhension, mais ils sont absolument liés les uns les autres ».
A Joe Bébéto de comprendre désormais les choses selon la volonté de son patron pour ne pas se faire taper sur les doigts.
Yacine Diallo