La crise économique due à la pandémie du covi-19 éprouve le populo depuis plus d’une année, alors que pour le goubernement la Guinée résiste bien à la crise. Selon le compte-rendu du Conseil des ministres du 20 mai, le Prési Alpha Grimpeur a indiqué que la Guinée est beaucoup moins endettée que la moyenne admise pour les Etats membres de la CEDEAO. La Guinée a affiché un taux d’endettement global de 44% du PIB sur lequel la dette extérieure représente 26%, environ, alors que le seuil toléré est de 60% dans l’espace l’UEMOA.
«L’annulation, la remise ou le rééchelonnement de la dette, c’est lorsqu’elle atteint un seuil insoutenable. C’est généralement les pays surendettés ou lourdement endettés qui bénéficient des mesures d’allégement des dettes», vante le P’Tit Bout.
L’équipe du Premier ministre, Ibrahima Cas-Sorry Fofana, évoque un taux « exceptionnel » de croissance de l’économie de l’ordre de 7%, avec «des perspectives plus prometteuses ». La part importante de cette croissance a été portée par le secteur minier, atténuant et contenant ainsi les effets de la crise sanitaire, relève le compte-rendu du Conseil des ministres. Que l’inflation s’est située en décembre 2020 à 10, 6% et d’environ 12, 5% aujourd’hui.
Trop de denrées subventionnées ?
La fermeture des frontières depuis le lendemain de la présidentielle de 2020 et le du mois de Ramadan, ont entraîné une flambée des prix de plusieurs produits sur le marché. Cela a sérieusement affecté le panier de la ménagère. Le ministre P’tibou Kamara a déclaré que l’équipe du Premier ministre, Ibrahima Cas-Sorry Fofana, fait d’énormes efforts pour garder le pouvoir d’achat des ménages.
«Les prix que vous trouvez élevé, comparez-le à des prix ailleurs, vous allez constater qu’ils sont faibles chez nous, simplement parce que l’Etat continue à subventionner les produits. Le riz, l’huile, le sucre, sont subventionnés directement ou indirectement. Si on parle d’augmentation des prix, c’est vraiment dans les proportions raisonnables. Ce n’est pas une flambée à laquelle nous assistons dans beaucoup de pays. L’augmentation des prix est liée un peu à des facteurs économiques, ce que les économistes appellent l’inflation importée due au ralentissement des activités commerciales et économiques provoquées par la pandémie de Covid-19», détaille le ministre le P’Tit Bout.
Selon lui, le goubernement travaille à ce que les prix soient stables, puisque le Prési Alpha Grimpeur a souhaité que le pouvoir d’achat des ménages soit préservé. «Les prix doivent refléter la réalité sur le marché et pas d’être justifiés par des profits exagérés dont les opérateurs économiques voudraient profiter sur les denrées de premières nécessité», rapporte le compte-rendu.
Car-brûlant à la hausse !
Après tant de tergiversations depuis la veille du mois de Ramadan, la hausse du prix du car-brûlant dans le bled est désormais inévitable. Le ministre P’Tit Bout a annoncé que l’augmentation a été discutée avec les partenaires sociaux et financiers internationaux. « C’est le principe des flexibilités des prix qui s’applique. Nous sommes obligés comme tous les autres pays de réajuster les prix à la pompe. Croyez-moi, ce n’est jamais de gaité de cœur que nous le faisons. D’ailleurs, contrairement à beaucoup de pays, le Président Alpha Condé a intégré une dimension humaine et humaniste dans toutes les politiques que nous faisons. C’est sa volonté que la décision a été ajournée quand d’autres pays, de manière automatique, au nom du principe de la flexibilité des prix, ont augmenté les prix du carburant », tente de convaincre le P’Tit Bout. Selon lui, le goubernement a hésité de procéder à l’augmentation du prix du carburant, car «nous sommes conscients » des effets de la crise sanitaire sur les revenus des ménages. Toutefois, il estime que la hausse du car-brûlant ne va pas beaucoup affecter le pouvoir d’achat des ménages, même les plus vulnérables. «L’augmentation va être supportée surtout par les grandes entreprises du pays, notamment minières. Pour ce qui est du citoyen, c’est seulement à travers le transport qu’il va être affecté. Là aussi, le gouvernement prendra toutes les mesures d’accompagnement pour qu’il n’y ait pas une détermination fantaisiste des prix et aussi voir dans quelle mesure il est possible d’aider les ménages», ajoute-t-il.
En outre, le ministre a indiqué que la Guinée est le seul pays où l’électricité, l’eau, les denrées de première nécessité sont subventionnées. «C’est vraiment l’Etat providentiel. Si nous continuons à vivre au-dessus de nos moyens, à un moment donné on va tuer la poule aux œufs d’or parce que le gouvernement fait beaucoup d’effort pour essayer de limiter autant que possible des effets qui pourraient éroder le pouvoir d’achat des Guinéens», renchérit-il.
Yaya Doumbouya