Le 28 octobre à Cona-cris, dix bidasses et pandores ont été présentés puis déférés par le Haut commandement de la gendarmerie, direction de la justice militaire. Poursuivis pour vol de sous «avec circonstances aggravantes», et d’autres biens, ils seront traduits devant le tribunal militaire permanent, annonce le colonel Balla Samoura, le Haut commandant de la gendarmerie nationale.
Rien qu’une série de vols, intervenue dans le climat incertain caractérisant l’avènement du CNRD au pouvoir, à la fuite de son coup d’éclat du 5 septembre dernier. Le premier cas de vol s’est déroulé le 5 septembre à Sékhoutouréya. Cdt. Ali Camara, Capt. Souleymane Bangoura, Capt. Tamba Kèkoura Kamano, Adj. Mory Hawa Camara, Adj. Daouda Kéita, Soldat 2ème classe Makan Diabaté, chargés de la sécurisation des lieux, auraient cassé les coffres-forts et se sont partagé le butin « en devises » étrangères. Tous sont des éléments du Groupement des Forces spéciales, dirigé par le colonel Laye-M’a-dit Doumbouya, qui a renversé Alpha Grimpeur du pouvoir.
Le deuxième cas de vol : «Après la prise du pouvoir, des postes de contrôle ont été érigés à l’entrée de Kaloum pour effectuer des opérations de fouille et de contrôle. C’est lors de l’une de ces opérations que deux militaires ont découvert la somme de 246 millions GNF dans le coffre de la voiture d’une dame travaillant au CMC de Matam. Ils ont trouvé moyen de s’en accaparer avant de disparaître dans la nature. Les enquêtes ont permis de les identifier et de les interpeller», annonce le colonel Balla Samoura. Il s’agit de l’Adjudant-chef Jacques Zakama Koïvogui, les soldats de 2ème classe Djibril Daffé et Abdoul Salam Faro.
Le dernier cas a eu lieu au domicile de l’ex-Haut-commandant de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé alors qu’il était à Kaloum pour passer la main à son remplaçant, colonel Balla Samoura. Plusieurs objets y ont été dérobés par un pandore qui assurait la garde du coin. Hop-là ! L’accusé s’appellerait adjudant-chef, Alpha Condé, pas l’autre, hein !
«Des mesures sont en train d’être prises pour éradiquer les mauvaises graines dans nos rangs. Cela va continuer tous les jours même si ça ne fera pas l’objet de communication à chaque fois. Des dispositions particulières ont été prises, la police militaire a obtenu des moyens supplémentaires pour continuer à faire des opérations de patrouille dans la ville de Conakry. Le but, dissuader ces gens-là, mais également appréhender des militaires errants afin de les ramener au camp et les mettre à la disposition de leurs commandants d’unités pour que le service pour lequel ils sont payés soit fait normalement», indique colonel Amara Camara, le ministre Secrétaire gênant de la Présidence.
Abandonnons les mauvaises habitudes !
De l’autre côté, le Prési de la Transition, Laye-M’a-dit Doumbouya, poursuit de faire prêter serment aux administrateurs publics sur les livres saints (Coran et Bible). Le 28 octobre au Palais Mohamed V, c’était le tour des pandores responsables des gendarmeries dans les régions de prêter serment sur le Coran ou sur la Bible. «Le gendarme a pour vocation d’enquêter, de travailler, pas de juger. Vous avez pris l’engagement ce soir de servir le pays, je pense que c’est un honneur de servir son pays. Cette fois-ci, nous allons laisser nos habitudes et faire face à nos besoins. Ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est l’exemplarité dans le service. Le seul honneur qu’a un soldat après son service, c’est de dire que j’ai servi mon pays… Je pense que cet honneur est plus que tout», a lancé le chef de l’Etat. «En tant que soldat, je sais que les conditions de travail sont difficiles, améliorer cette situation fait partie de mon crédo tout en donnant aussi à chacun ses prérogatives. C’est à dire que le commandant de région n’est pas égal au commandant d’escadron, au commandant de compagnie. Nous avons des belles régions à protéger, bien sûr en mettant en place un système transparent de commandement de gestion des ressources humaines. Je ferai tout pour vous donner les moyens de travailler. Je ferai tout ce qui est de mon pouvoir pour que les régions fonctionnent correctement, afin que nos populations puissent se sentir en sécurité», a promis le colonel Mamadi Doum-bouillant.
Yaya Doumbouya