Le procès d’Ousmane Diallo alias Gnelloy et sa sœur Fatoumata Binta Diallo alias Fatou Gnelloy a continué ce 2 février, au tribunal de première instance de Kaloum. Les deux militants du RPG arc-en-ciel, l’ancien parti au pouvoir, sont poursuivis par la famille de Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, pour diffamation et injures publiques.

A l’audience précédente, les avocats de la défense avaient soulevé plusieurs exceptions qui, pour eux, devaient annuler la procédure. Le juge, Kabinet Kéïta, les a toutes rejetées. Il estime que le problème de domiciliation des parties civiles ne se pose pas du moment que le cabinet d’un de leurs avocats se trouve à Kaloum. Sur le défaut de qualité des plaignants, le juge dit que la question est réglée puisqu’ils déclarent être frères et sœurs de Cellou Dalein Diallo, et que leurs parents ont été insultés. Les avocats de la défense soutenaient également que cette procédure à Kaloum n’avait pas lieu d’être, parce que les accusés sont déjà traduits devant le TPI de Dixinn. Cette exception a également été rejetée.

Le juge a ordonné l’ouverture des débats sur le fond sans Fatou Gnelloy, qui a une nouvelle fois brillé par son absence, quoi que le tribunal ait ordonné sa présence.

A la barre, Ousmane Gnelloy a reconnu avoir « insulté Cellou Dalein Diallo, en réplique aux injures que ses militants proféraient contre ma famille. Je reconnais certains propos, mais on ne peut pas démontrer que j’ai insulté ceux qui sont là comme partie civile.» Le prévenu reconnaît pourtant qu’il n’a jamais fait l’objet d’attaque de part du président de l’UFDG : «Il ne m’a jamais insulté directement, mais il a instruit à ses militants de le faire. Il faisait la même chose avec moi quand j’étais avec lui. »

«Vous avez quand-même insulté ses parents », demande maître Alsény Aïssata Diallo. « Je l’ai fait dans une seule vidéo, en réponse à celui qu’on appelle Bobo UFDG », répond le prévenu. Son avocat de renchérir : « Est-ce que les propos injurieux que vous avez tenus contre Cellou Dalein Diallo ont touché les parties civiles que vous ne connaissez même pas ? » O. Gnelloy de répondre posément : « Non !». « Comment comprenez-vous cette attitude ? », lui questionne l’avocat. « Ils ont une haine contre nous », rétorque l’accusé.

Ousmane Gnelloy dit regretter, malgré tout, les propos qu’il tenait contre Cellou Dalein Diallo : « J’ai le regret, parce que celui pour qui je me battais n’est plus là. Si c’était à refaire, je ne les aurais certainement pas tenu, parce qu’on ne peut pas continuer à faire les mêmes erreurs. »

S’agissant de Fatou Gnelloy, les avocats de la partie civile ont demandé au tribunal de décerner un mandat d’arrêt contre elle. Ils l’ont fait en vertu de l’article 479 du Code de procédure pénale qui dispose que : « Lorsque le prévenu cité ne comparait pas, le tribunal peut renvoyer l’affaire et décerner mandat d’arrêt contre lui… » Cette demande a été appuyée par le Parquet qui estime qu’elle doit désormais comparaître de force.

Pour Me Sidiki Bérété, avocat de la défense, sa cliente ne saurait prendre le risque de se présenter devant le tribunal de Kaloum, tant que le mandat d’amener décerné contre elle à Dixinn n’est pas retiré. Le juge a finalement décerné un mandat d’amener contre Fatoumata Binta Diallo alias Fatou Gnelloy et renvoyé l’affaire au 14 février prochain. Apparemment, la Saint-valentin s’annonce mal pour Fatou Gnelloy. Woïka !

Yacine Diallo